2. 0. La nécessité d’une étude comparative du français et du russe. L’interlangue

Les particularités de nos recherches sont déterminées par leur centration sur l’enseignement du FLE aux étudiants russes de l’université pédagogique.

Afin de cerner les difficultés d’assimilation de la langue étudiée par les apprenants concrets et d’adopter, en fonction de cela, un programme d’enseignement, il nous paraît utile, du point de vue didactique, de comparer entre elles certaines réalités de base du FLE et celles du russe.

En général, l’analyse comparative des langues maternelle et étrangère a pour but de:136

  1. sélectionner et organiser les données linguistiques et langagières indispensables pour l’enseignement de la communication dans une langue étrangère;
  2. observer des liens dynamiques entre les unités linguistiques et langagières au cours de l’enseignement;
  3. former les savoir-faire de comparaison des langues maternelle et étrangère lors de la maîtrise de cette dernière.

Les didacticiens modernes sont persuadés qu’une étude comparative des deux langues dans le but de maîtriser la communication dans une langue étrangère, réalisée par l’intermédiaire des systèmes d’exercices, apprendra aux étudiants de traduire d’une façon authentique dans cette langue les intentions communicatives formées dans leur langue maternelle. Ces systèmes d’exercices doivent tenir compte des particularités structurelles et fonctionnelles des mécanismes rationnels de production et de réception de la parole.

L’interaction entre les deux langues est assurée grâce à la « langue médiatrice » (interlangue) qui se forme au cours de l’enseignement/apprentissage, lors des pratiques communicatives. L’enseignant et ses étudiants ont à coopérer dans le sens que tout en se perfectionnant, le fonctionnement de cette langue atteigne le niveau d’automatisme pour que la communication se passe sans interruptions gênantes dans le temps.

Dans une classe linguistiquement homogène (tel est notre cas), le passage momentané à la langue maternelle obéit, de la part de l’enseignant, à des besoins très précis (explication, commentaires, etc.). Quant à l’apprenant, on observe divers cas qui relèvent tous de l’implication du je-personnage dans son activité discursive: parfois l’enseignant est directement interpellé pour fournir un mot manquant ou le locuteur-apprenant a recours à sa langue maternelle pour s’assurer qu’il a employé un terme correct.

Notes
136.

MASLIKO E. A., BABINSKAÏA P. K. et al., Nastol’naïa kniga prépodavatélia …, op ; cité, p. 324.