Conclusion partielle

Nous avons présenté un tableau original détaillant les conditions de la formation méthodologique des enseignants de FLE en Russie.

Il est certain que l’enseignant reproduira inévitablement les modèles didactiques auxquels il s’est familiarisé au cours de sa propre formation. Quoique les contraintes existantes – méthodologiques, niveaux des apprenants, objectifs à atteindre – ne parviennent pas à gommer sa personnalité, surtout lorsqu’il s’agit de l’enseignant universitaire.188 Et plus il est authentique, plus le seront ses étudiants: ils prendront sûrement goût de ses envies d’improviser, de s’intéresser à chaque apprenant en particulier, de réserver plus de confiance à leurs futurs élèves, de trouver de multiples astuces pour maintenir leur motivation, etc.

Le professeur russe enseignant le FLE à ses compatriotes dans une situation exolingue représente pour ses étudiants pratiquement tout un univers langagier et culturel français. D’une part, il est plus proche de ses apprenants, puisqu’il a reçu une formation similaire et par conséquent connaît leurs difficultés et leurs problèmes mieux que quiconque. D’autre part, il se réfère lors de son travail sur des méthodes d’enseignements proscrites par l’institution et le programme mis au point par des spécialistes de haut niveau, mais russophones eux aussi. On voit là un point faible de ce type d’enseignement.

En parlant de la communication pédagogique, nous tenons à souligner son caractère bilatéral, lorsque l’enseignant s’engage de créer des conditions favorisant des échanges avec ses étudiants et entre les étudiants eux-mêmes, ainsi que de les inciter à prendre plus d’initiatives afin de progresser dans leur apprentissage jusqu’à se procurer enfin des facultés de l’autoapprentissage.

Compte tenu d’un statut délicat du français au marché linguistique, l’enseignant de l’université pédagogique est dans l’obligation de sauvegarder la motivation de ses étudiants de se consacrer au métier d’enseignant de FLE, s’étant approprié des méthodes modernes et des savoirs et savoir-faire indispensables.

Or l’enseignant doit apprendre à apprendre, c’est-à-dire initier ses apprenants à toutes les formes du travail autonome destinées à leur offrir les possibilités de s’autoperfectionner ultérieurement.

Notes
188.

Voir la page 74.