L’importance accordée à l’aspect socioculturel dans le processus d’enseignement des langues étrangères sous-entend l’intégration de la personnalité de l’apprenant dans un espace éducatif et culturel de la société moderne, le développement de sa compétence communicative, la qualité des interactions interpersonnelles des étudiants avec des représentants de tous les horizons de la planète dans différents domaines: social, culturel et professionnel.
Selon les résultats d’une enquête réalisée parmi les étudiants de M.G.I.M.O.196 au milieu de leur première année d’apprentissage, ces derniers reconnaissent la valeur de la compétence socioculturelle dans leur future activité professionnelle et souhaitent que le développement de ce type de compétence, ainsi que l’initiation à la communication professionnelle commencent dès la première année universitaire.197
Par ailleurs, 50% de ces mêmes étudiants ont souligné le rôle du FLE au développement des contacts internationaux, 80% ont confirmé leur besoin de maîtriser cette langue étrangère pour une réussite professionnelle. 76% d’étudiants ont constaté l’augmentation de leur intérêt à l’apprentissage du FLE suite à de récents changements positifs concernant le processus de son appropriation, y compris l’application des matériaux authentiques, des moyens informatiques et techniques modernes lors de la réalisation des activités et une ambiance bienveillante en cours.
En même temps, 24% d’apprenants enquêtés ont avoué un réel manque de renseignements sur le quotidien des Français, sur leurs meurs et leurs traditions. 48% se sont plaints de l’absence d’informations fiables sur la situation politico-économique de la France, sur l’organisation d’un temps de travail, sur les normes d’une communication d’affaires, en particulier sur des moyens linguistiques et langagiers de communication dans des situations d’un entretien d’embauche.
Selon 92% d’étudiants questionnés, l’utilisation des moyens d’apprentissage et des manuels tenant compte des défauts énumérés ci-dessus, ainsi que la référence permanente sur les principes de l’approche interactive lors du processus d’apprentissage (jeux, simulations, présentations, etc.) contribueront à augmenter la motivation d’apprendre le FLE.
A notre avis, le défaut du manuel de M. A. Bagdassarian et al.destiné aux étudiants de deuxième année des universités pédagogiques consiste en ce qu’il ne contient pas d’informations ayant directement trait à leur future activité professionnelle, notamment: sur la division administrative de la France, sa situation économique, sur les normes comportementales dans diverses circonstances de communication d’affaires (la recherche d’emploi, un entretien d’embauche, un voyage d’affaire, des préparatifs à un séminaire, etc.). Il serait utile d’introduire dans la conception de ce manuel l’initiation au langage et à la communication professionnels dans divers domaines – y compris internationaux -, en tenant compte des particularités psychopédagogiques de futurs enseignants, des spécificités méthodologiques de l’organisation de l’enseignement du FLE à l’université pédagogique russe, aussi bien que des exigences européennes concernant les niveaux de maîtrise des langues étrangères.
En deuxième année de l’université pédagogique, il est à privilégier des formes de travail servant à développer certaines qualités personnelles et professionnelles des apprenants: ouverture d’esprit, authenticité, communicabilité, autonomie, persévérance, autocontrôle.
Nous voulons mentionner ici comme exemple un récent manuel performant destiné aux étudiants de première année de l’université – en espérant en avoir prochainement un aussi pour la deuxième – intitulé « Si on allait en France ». Cette édition correspond à toutes les exigences de la formation des modernes spécialistes de FLE, de même que – grâce à une grande diversité de ses sources authentiques et de ses exercices - elle réussit à maintenir la motivation des apprenants. C’est en fait ce qui manque, malheureusement, souvent au manuel de M. A. Bagdassarian et al. A notre avis, celui-ci présente très peu d’exemples de la parole vraiment authentique - qui ne peut pas se passer de bribes, de reprises, etc. Par exemple:198
‘« Entre deux amis :Ce dialogue dont nous avons tiré un fragment, figure dans le manuel parmi les exemples illustrant la variété de styles fonctionnels du français. Mais perçu d’une manière isolée, il ne donne qu’une idée approximative sur le français parlé par des natifs.
Nous estimons aussi que le fait que chaque leçon du manuel en question commence par un extrait de texte littéraire (même moderne, peu importe) apporte une touche un peu artificielle dans l’apprentissage de l’oral. Nous optons pour la diversité des sources servant de bases aux analyses et au travail des étudiants de deuxième année de l’université pédagogique.
Une abréviation russe de l’Université Public des Relations Internationales de Moscou.
DROZDOVA O. V., « Formirovanié professional’no-napravlénnoï sotsiocoul’tournoï compéténtsii v protsessé oboutchénya frantsouzskomou iasikou », dans: Inostrannié iasiki v chkolé, Moskva, n°8, 2006, p.p.76, 80-81.
BAGDASSARIAN M. A., PAPKO M. L. et al., Le Français. Manuel…, op. cité, p.94.
Idem, p.p. 74-75.