Chapitre 1
Les approches de l’oral en français

1. 0. Les débuts des analyses de l’oral.

Au début de son ouvrage « Approches de la langue parlée en français », C. Blanche-Benveniste 202 présente les origines et le développement des analyses de la parole française. L’invention du magnétophone portatif dans les années 1930 peut être considérée comme une date déterminante pour le développement de la linguistique, puisqu’il est devenu possible d’étudier des échantillons de la langue parlée dans toute leur originalité. Mais pendant longtemps, le magnétophone a servi à étudier des langues dépourvues d’écriture, langues « exotiques » ou dialectes. Dans les années 1950, A. Sauvageot et G. Gougenheim ont utilisé le magnétophone pour recueillir et diffuser les textes du Français Fondamental, en suivant l’exemple du Basic English, lancé une dizaine d’années plus tôt. Depuis la fin des années 1960 les Etats-Unis et à partir des années 1980 seulement plusieurs pays européens ont développés les études sur les langues parlées. De grands corpus d’enregistrements et de transcriptions ont été constitués et systématiquement exploités par des moyens informatiques.

Une fois les moyens techniques ont permis de stocker et de rendre accessibles de grandes quantités de données de la langue parlée et écrite, les types d’analyse ont changé.

Une certaine évolution des opinions a fait reculer les préjugés classiques contre la langue parlée réputée fautive, populaire et vulgaire. Le développement de nouveaux domaines de la linguistique – la pragmatique, l’énonciation, les recherches cognitives censées étudier la production de la matière linguistique par celui qui parle – a incité l’intérêt pour la langue parlée.

Notes
202.

BLANCHE-BENVENISTE C., Approches de la langue parlée en français, Paris, Ophrys, 2000, 164 p.