L. Filliettaz reconnaît303 qu’en comparaison avec les enseignants chevronnés, les stagiaires débutants disposent de peu (ou ne disposent point) d’expériences antérieures de l’activité enseignante ayant donné lieu à des typifications. Nous pouvons dire la même chose des apprenants de l’université pédagogique. De ce point de vue, poursuit L. Filliettaz, le stage qu’ils accompliront leur permettra de s’exposer à des actions singulières nouvelles, de confronter ces actions singulières aux typifications mises en circulation par les conseillers pédagogiques et les co-stagiaires, de mettre à l’épreuve d’actions situées les typifications dont ils disposent et les planifications qu’ils ont pu élaborer à partir de ces ressources, et enfin de réalimenter ces typifications et ces planifications en vue de potentielles actions futures.
L. Filliettaz constate un sentiment d’insécurité que produit pour l’enseignant en formation la fragilité des ressources typifiantes dont il dispose et le désarroi qu’il manifeste à l’égard de la résistance des actions accomplies.
D’après les résultats des analyses empiriques, L. Filliettaz témoigne d’une grande diversité des modalités de saisie de l’agir attestées dans le discours d’un enseignant en formation.
Il souligne que c’est notamment par la médiation discursive que s’opère la combinaison et l’articulation des différentes modalités de saisie de l’agir, que s’évaluent les performances, que se manifestent les ressources à caractère typifiant, et enfin que s’élaborent les actions à venir.
FILLIETTAZ L., « Mise en discours… », op. cité, p.27.