F. Cicurel entend par « pratiques de transmission » des pratiques langagières (verbales et non verbales) et des pratiques interactionnelles qu’un enseignant met en œuvre afin qu’un public moins savant puisse s’approprier des savoirs et des savoir-faire.311 Ces pratiques dépendent, selon la chercheuse, de la culture d’origine des interactants, de la formation de l’enseignant, de son expérience et de sa personnalité et du développement des échanges eux-mêmes. Les institutions éducatives, les manuels et les discours tenus dans la classe sont les vecteurs de ces pratiques. Observer le déroulement d’une interaction en classe, les discours produits, permet, affirme F. Cicurel, d’avoir accès à une partie des pratiques de transmission, notamment à des activités didactiques formalisées, inscrites dans une tradition éducative donnée (traductions, commentaires de textes, jeux, etc.) aussi bien qu’à des pratiques pédagogiques plus libres.
F. Cicurel généralise que dans une interaction de classe qui est contrainte et contraignante (cadre spatio-temporel fixe, programme et auditoire imposés, contenus à suivre supports souvent imposés eux aussi…), tout professeur de langue doit interagir quasi simultanément sur quatre plans et par là même leur donner une place, qui est modulable: celle de la langue, la place de l’ autre (ici l’apprenant), la place dévolue à la planification (progression et gestion de l’apprentissage) et la place de soi (la manière dont il habite son propre discours).
CICUREL F., « La Flexibilité communicative… », op.cité,p.186.