La fonction d’évaluateur se manifeste dans notre corpus par:
79A7: euh: === les ^é- les ^élèves euh: == pour la première fois ils: considéraient leur nouveau professeur avec attention 80E: mhm 81A7 : ils: ils reconnaissaient le caractère de d'un professeur à sa façon d'ouvrir: d'ouvrir la porte 82E: <INT> mhm = d'accord </INT>; 288E: <…> alors il se croit peut-être ↑comment↓? = hum↑ ? *kakim on siébia chtchitaïet vazmojna↓?* 406 = mhm 289A2:très jeune 290E: ↑très jeune↓ oui c'est ça il se croit très jeune = 291A: inexpérimenté <tout bas> 292E: ↑inexpérimenté↓ oui voilà inexpérimenté professeur inx- inexpérimenté pour parler = aux ^élèves mhm encore↑? oui juste ah↑? s'il vous plaît = mhm 293A2: == 294E: d'accord c'est bien c'est bien d'accord ah↑? mhm <…> . |
Une approbation et un encouragement – dans les 80E et 82E. Dans le 82E, l’enseignant attend quelques secondes, en espérant que l’étudiante poursuivra son intervention, mais en comprenant que celle-ci a terminé, il l’approuve par un d’accord. Un encouragement. Une approbation par reprise, renforcée par une double confirmation oui c’est ça et par la reconstitution de la phrase complète à base de la question et de la réponse de l’apprenante. Une approbation par reprise, renforcée par des oui et voilà + encore une reprise + reprise du terme au sein d’une expression. Un encouragement. Une double approbation. Un encouragement. Une approbation reprise cinq fois. |
Nous voyons ci-dessus une focalisation explicite de l’enseignant évaluateur sur le code. Finalement, la langue maternelle aide à trouver un mot juste qui manquait pour réussir la réponse. Nous sommes en présence d’une évaluation positive, malgré certaines nuances qui sont reprécisées au fur et à mesure du dialogue. C’est une évaluation formatrice: l’entretien d’évaluation s’y manifeste comme un moment privilégié de l’expression individuelle. Des passages métalinguistiques en russe visent l’efficacité maximale de la communication. L’enseignant pousse son apprenante de bien chercher le mot qui convient, autrement dit de s’impliquer activement . Par la suite, soutenue par des intonations enthousiastes du professeur, ses phatiques mhm, par oui bien sûr, oui, c’est ça, d’accord,l’étudiante prend le courage de continuer. Voulant obtenir une réponse plus concrète à la question initialement posée, l’enseignant en reprend l’idée directrice, en concluant lui-même que la conduite , le comportement du professeur pendant sa première leçon était efficace , en remplaçant par des synonymes « conduite» et « comportement» le terme « méthodes» et en insistant sur le mot « efficace ». Il impose ainsi, en partie, son point de vue, explicite ce qu’il avait envie d’entendre comme réponse. Il attire l’attention du groupe sur le résultat par un bref: c’est ça ? et dit de passer à la question suivante.
Quelquefois, en sentant que les apprenants hésitent de répondre, l’enseignant reprend la formulation de la question, afin qu’ils l’entendent encore une fois, tout en la simplifiant, par exemple, du point de vue syntaxique:
‘ 62E : <…> bon = à la sixième↑L’enseignant a supprimé l’inversion du sujet (66E) dans le but de rendre la question plus perceptible à l’oral. L’enseignant se présente ici comme facilitateur du traitement de l’input, anticipant une évaluation positive.
Le Nouveau Petit Robert , op. cité, p.18 et p. 249: d’accord = « j’y consens »; bien = « …conforme à ce que l’on peut attendre ».
« Comment se croit-il probablement ? »
Du russe en français: « Ne serait-ce plutôt une surprise à cause de nouvelles méthodes appliquées ?.. Bon... /On dirait/ l'angoisse, l'inquiétude.Est-ce qu'on ressentait de l'angoisse ?.. »