3. 2. Caractéristique comparative des préambules

Faisons la grille confrontant les préambules de nos corpus 1, 2 et 5:

Corpus 1 Corpus 2 Corpus 5
<le début raté>
1E:
1) le texte de Pierre euh il est extrait euh: = enfin euh: du récit de Pierre Guth ici Le naïf aux quarante enfants =
2) donc le questionnaire à partir du text[e]
3) bien nous lisons = ces questions et nous discutons = euh: enfin ces questions-là

4) s'il vous plaît mhm qui va commencer ? mhm

1E:

1) ah: le texte euh: enfin le fragment du livre de Paul Guth Le naïf et ses quarante enfants n'est-ce pas ?
2) euh: alors euh: la première question à poser s'il vous plaît

1E:
1) eh bien tu viens de lire le: le texte « Les débuts d’un professeur » 537
2) alors maint[e]nant les p[e]tites questions suivant le texte

Dans les trois cas, les séquences sont construites par l’interlocuteur dominant (l’enseignant ou la personne remplissant ses fonctions). Leur rôle est d’expliciter la tâche qui est, en principe, déjà connue par tous les participants, puisqu’on l’a mentionnée au moment de présenter l’extrait à étudier. Il s’agit donc d’un rappel formel, indispensable dans le but d’organiser l’activité. Tous les préambules sont de ce fait laconiques; celui du premier corpus est néanmoins deux fois plus étendu que les préambules 2 et 5538, pour chacun - son deuxième acte de langage est directeur. Le troisième préambule se base sur les deux expériences précédentes. Dans les préambules 2 et 5, la première intervention sert à signaler le fait d’aborder l’extrait en question, tandis que la deuxième concrétise le travail à effectuer.

Au niveau lexical et stylistique, les trois préambules se ressemblent en gros, sauf que le troisième contient une construction verbale au passé immédiat: tu viens de lire. Cette forme n’est pas encore familière aux apprenants de deuxième année de l’université pédagogique russe, mais elle le devient rapidement à ceux qui se trouvent dans un milieu homoglotte et qui ont le français comme leur seconde langue, tout en préservant leurs langue et culture d’origine.

Notes
537.

C’est le titre de l’extrait du roman de P. Guth Le Naïf et ses quarante enfants se trouvant dans le manuel.

538.

Revoir la page 270.