2. Fin du XX° siècle, début du XXI° siècle

A partir de la fin du XX° et du début de ce siècle-ci, l’enseignement primaire va toujours être privilégié par les politiques publiques. En plus de représenter une stratégie pour combattre l’analphabétisme endémique de Brésil, l’investissement dans niveau scolaire va être, à partir des années 70, une orientation phare des grandes agences internationales et des conventions qu’elles ont contribué à définir dans les pays en voie de développement.

Les vingt dernières années du XX° siècle furent riches en termes de réformes, de lois, ainsi qu’en termes de proposition éducationnelles se présentant comme alternatives à la perspective productiviste et techniciste qui s’est diffusé avec le modèle scolaire du régime militaire, e que fut remplacé, selon Saviani (2007), par une forme de néoproductivisme. En effet, surtout à partir des années 1990, avec l’arrivée au pouvoir de Fernando Henrique Cardoso, les valeurs du néolibéralisme vont dominer le système scolaire brésilien, imprégnées qu’elles sont par les orientations dictées par le Consensus de Washington.

Avec l’arrivée au pouvoir du Président Cardoso, il s’est produit un changement profond dans l’éducation de nouveau influencée par la théorie du capital humain qui avait déjà fait son apparition dans les années 60. Avec elle, il appartient à l’individu d’exercer sa capacité de chois et d’investissement personnel en vue d’acquérir les moyens formatifs ou professionnels que lui permettront d’être compétitif sur le marché du travail, d’affirmer la “conquête de son statut d’employabilité“. L’éducation passe ainsi pour être comprise comme un investissement en capital humain individuel qui habilite les personnes à concourir pour les emplois disponibles. Saviani montre aussi, comment certains préceptes renvoyant aux idées pédagogiques de l’Ecole Nouvelle, sont réinterpretés en cette fin de XX° siècle. Ainsi, du précepte “apprendre à apprendre“, qui fait partie des quatre piliers de la nouvelle éducation, selon le rapport Jacques Delors, publié par l’UNESCO en 1996 et au Brésil en 1998 et qui doit orienter le MEC dans sa manière de repenser l’éducation brésilienne. En effet, cette même orientation vient à être assumée comme politique d’Etat par le biais des Paramètres Curriculaires Nationaux élaborés à l'initiative du MEC pour servir de référence au montage des curriculums de toutes les écoles du pays. À la différence de l’Ecole Nouvelle des années 30, le précepte «d’apprendre à apprendre» renvoie nettement à la nécessité de se réactualiser, d’augmenter ses connaissances, en vue d’augmenter son potentiel d’employabilité.