1. La constitution d’un cadre législatif

En 1961, la prise en charge éducative des personnes ayant une déficience est fondée par les dispositions de la Loi de Directives et Bases (LDB) de l’Education Nationale, Loi n° 4.024/61, qui, dans le chapitre consacré à l’éducation des ”Exceptionnels“, indique leur droit à l’éducation, de préférence dans le système scolaire général. On peut donc dire que l’éducation spécialisée pour les enfants ayant une déficience (d’où leur caractère d’“exceptionnalité“) qui, jusqu’à ce moment-là relevait seulement des organisations non-gouvernementales et philanthropiques, en vient à occuper, pour la première fois, à occuper un certain espace dans la législation éducationnelle brésilienne.

Mais, c’est à partir de la Constitution Fédérale de 1988 et de la Loi des Directives et Bases de l’Education Nationale - LDBEN/1996 - que va s’affirmer une volonté politique d’inclure les enfants ayant une déficience. Comme évoquée ci-dessus, la promotion de l’inclusion et de l’école de base pour tous, en tant qu’objectifs universels, est due à la pression, au niveau international, des associations de défense des intérêts des personnes en situation de handicap, ainsi qu’à la pression politique et économique des agences internationales comme : la Banque Mondiale, BID, UNESCO, OMS, OCDE e FMI qui promeuvent l’inclusion et l’école de base pour Tous comme objectifs universels.

C’est principalement durant la décennie 90 (Décennie Internationale de l’Education) que s’amorce véritablement le mouvement pour la promotion de l’inclusion. Parmi les avancées de ce mouvement, on peut compter la création du Statut de l’Enfant et de l’Adolescent, en 1990, qui rend obligatoire leur inscription à l’école. La LDBEN/1996 a pour ambition de restructurer le système scolaire et préconise que tout soit mis en œuvre pour prendre en compte les besoins éducatifs spécifiques de certains enfants ayant une déficience ou des difficultés d’ordre cognitif.

C’est surtout la Convention du Guatemala (1999), promulguée sous le Décret n°3.956/2001, qui va avoir une grande importance dans le Brésil de ces dernières années. En effet, elle impose que les enfants ayant une déficience soient accueillis dans le système scolaire normal et, pour ce faire, elle effectue l’articulation entre école publique et éducation spécialisée. Cette dernière est présentée comme une modalité complémentaire de l’éducation scolaire commune, qu’elle traverse jusqu’au bout de l’enseignement supérieur. Elle est donc dédiée au soutien particulier des enfants qui en ont besoin pour faciliter leur intégration ou leurs activités scolaires.

Jusqu’à 2008, chaque année va donner lieu à la promulgation d’une loi, d’un décret ou d’une politique renforçant les précédentes, affirmant le caractère d’obligation d’accueil des élèves ayant une déficience dans les divers niveaux d’enseignement publics et qui définie les conditions dans lesquelles ceci doit être fait.

Si c’est surtout à partir de la Convention de Guatemala (décret de 2001) que s’impose aux écoles l’obligation d’intégrer vraiment les enfants ayant une déficience dans leurs murs, c’est à partir du début des années 90 que l’idée d’éducation inclusive émerge vraiment au niveau international. La revue de littérature qui suit nous montre comment ce moment-là va constituer le point de rencontre de deux systèmes qui jusqu’alors, au Brésil comme ailleurs, avaient fonctionner parallèlement.