2.2 Le choix de l’école

En plus d’appartenir au réseau public, cette école où serait développée l’expérience devait obéir à un certain nombre de critères précis. Parmi ceux-ci, on compte la présence d’enfants ayant une déficience; la présence d’une section de maternelle; que les professionnels de la dite école adhèrent inconditionnellement à l’idée de la recherche et qu’ils s’engagent pleinement dedans. Sur la base de ces critères minimum, et avec l’aide du Secrétariat Municipal d’Education, sept écoles situées en divers quartiers de la ville, furent présélectionnées et durant de nombreux mois les membres de la recherche les ont visité, ont rencontré leur personnel, les ont interviewé, questionné, dans le but d’évaluer le niveau d’intérêt pour cette expérience. Au bout de quelques mois, les deux écoles qui restèrent en lice durent être départagées sur la base d’un instrument évaluatif créé par l’équipe de recherche à des fins de prise de décision. Cet instrument constituait, en fait, un petit questionnaire composé des quatre questions suivantes, que les professionnels devaient signer, comme marque de leur participation et engagement dans le projet (lien avec la question n°2):

  1. Comment percevez-vous la participation de l’école dans ce projet?
  2. Voulez-vous participer à ce projet?
  3. Comment imaginez-vous que pourrait être votre participation à ce projet?
  4. Quelles sont les difficultés que pourraient limiter le déroulement du projet dans votre école?

Bien qu’il n’y ait pas de grandes divergences de fond entre les réponses des deux écoles en concurrence, c’est l’école Ferreira qui a été choisie. Il faut comprendre qu’à l’occasion de ces nombreuses visites, des liens se sont tissés entre professionnels et chercheurs, avant même que ne commence l’expérience proprement dite. Aussi, si le fait que toutes les professeures présentes17 de l’école Ferreira aient signé ce qui sera après présenté ensuite comme une forme de contrat, c’est avec un certain déchirement que les chercheurs durent éliminer l’autre école, parce que l’instrument d’évaluation faisait apparaître plus de tensions vis-à-vis de l’engagement dans l’expérience et, surtout parce que 4 professeures ont exprimé clairement leur désintérêt pour le projet.

Notes
17.

Il s’agit bien ici de faire référence aux professionnels de l’école Ferreira présents le jour où il fut déterminé une réunion ultime de présentation du projet et de recueil des signatures/engagement. Il importe de garder en mémoire que ce ne sont pas toutes les 26 professeures et 5 membres de la direction qui ont signé leur accord dans la recherche. En fait ce jour-là, il n’y avait que 13 ou 14 personnes participant à cette réunion décisive. A la différence de ce qui s’est passé dans l’école concurrente - qui comptait peut-être plus de professionnels - toutes ces personnes présentes ont signées, ce qui ne veut pas dire que toute l’école sélectionnée, dans son unanimité, aurait été d’accord avec le projet. Ce détail, on le verra, aura son importance quand il s’agira d’évoquer les problèmes de “rencontre“ et d’“évitement“, de résistance vis-à-vis et de l’inclusion et de la recherche. Cette unanimité des personnes présentes s’inscrit dans un contexte sociopolitique très précis, en lien avec le leadership de la directrice de l’école qui avaitt certainement des bénéfices dans cet engagement. On verra, plus avant, que lorsque cette dernière fut renvoyée, les conditions de l’expérience se sont sociologiquement et politiquement modifiées.