2. Considérations complémentaires sur le contrat

Dans cette partie ethnographique, à travers mes observations quotidiennes, j’ai voulu interroger ce que signifiait ce contrat et comment il liait les participants. Si le contrat protège, d’une certaine manière, en constituant une garantie dans le temps, les corps et les esprits, que deux groupes d’étrangers allaient, par son intermédiaire, établir un espace de rencontre, d’un autre côté, et par nécessité, il contraint, il fixe, il amarre. Il constitue une forme de technologie de fixation: des individus dans un projet éducationnel; des corps dans l’espace scolaire; des obligations orientées vers une fin politique; des jeux de pouvoir et de savoir dans la définition de la vérité. On pourrait extrapoler un peu et entrevoir de multiples niveaux de contrat, formels et informels, entre:

Si le contrat circonscrit un cadre dans lequel on peut se mouvoir, disposer d’une certaine marge de tolérance à propos du respect des engagements, il fixe les statuts, les rôles, et ce de manière d’autant plus criante qu’il permet de percevoir la pleine mesure do pouvoir et de la légitimité de qui peut l’invoquer, de qui peut le manipuler comme technologie de persuasion, voire de coercition. Mais, parce qu’il est une technologie de pouvoir, le contrat est générateur de résistances. Invitation à la transgression, cette technologie de la délimitation des rôles et des obligations, il interroge les limites dans la mesure même où se fait sentir sa nécessité. En effet, le contrat questionne le sens, l’utilité d’obliger, de fixer, d’exiger. Peut-être sont-ce les conditions mêmes de l’accompagnement que le contrat avait besoin de fixer pour pouvoir progresser, s’ancrer dans un dans un contexte qui, pour accueillant que soit, en apparence, vis-à-vis des chercheurs, ne l’était peut-être pas autant que cela vis-à-vis de l’inclusion et des changements dans les pratiques qu’elle impose.