1/ Cadre historique et intellectuel

Après des années de luttes intestines entre Guelfes et Gibelins, l’Italie du XIVe siècle subit une sorte de vacance du pouvoir : l’empereur a physiquement disparu de la vie politique depuis la mort de Frédéric II en 1250 et les Papes, après 1305, ont émigré en Avignon. Cette double absence favorise l’émergence de quelques familles qui règnent en maîtres sur les principales grandes villes2. Ainsi en va-t-il des Este à Ferrare, des Gonzague à Mantoue ou des Scaglieri à Vérone, cité qui se trouve à la tête de l’Italie septentrionale3. L’Italie du Trecento est celle des Signorie. Ces structures impériales au niveau communal et régional favorisent aussi bien l’essor économique que le rayonnement culturel.

Dans ce milieu urbain, le Studium de Padoue, libre commune, est officiellement fondé dès 1222. Alors unique Université de la région vénitienne, cette école accueille et forme durant les XIIIe et XIVe siècles de grands maîtres4 : Rolandino da Padova5, rhéteur et grammairien, Pietro d’Abano6, scientifique et philosophe, Marsile de Padoue7, penseur politique, sont autant d’hommes de lettres qui peuvent s’honorer, les premiers et avant même Pétrarque et Boccace, du titre d’humanistes8. Ils ont à leur tête Lovato Lovati9 et Albertino Mussato10 que l’Université couronne « poète » en 131511. Parallèlement à Padoue, la Biblioteca Capitolare della Catedrale de Vérone est un important centre d’études et de recherches12. Dante a séjourné dans cette ville à deux reprises13. Les riches familles des cités environnantes participent également au progrès des études classiques en accumulant les manuscrits : à Mantoue, les Gonzague ne possèdent pas moins de 400 volumes, dont 32 sont rédigés en italien et 67 en français14

C’est que Frédéric de Gonzague, fils de Frédéric et d’Aude d’Este, a eu l’occasion d’apprendre le français, cette « parleure plus delitable »15, cette langue « la plus delitable a lire e a oïr que nule autre »16 dont Dante appréciait la « faciliorem ac delectabiliorem vulgaritatem »17 et qui jouit d’un grand prestige. Les intellectuels la connaissent par le biais de la littérature chevaleresque. De fait, les gens cultivés témoignent une grande sympathie pour le monde des idéaux épiques et n’hésitent pas à emprunter ces modèles littéraires à la France féodale et à les réécrire pour les transposer dans le cadre des Signorie.

Ces Italiens rédigent leurs textes en français, ou plutôt dans un idiome qu’ils présentent comme du français mais qui est en fait un langage hybride, probablement jamais parlé, exclusivement littéraire et que l’on appelle communément franco-italien18. Une centaine de textes écrits dans ce dialecte bien particulier a été recensée19 et représente la littérature dite « franco-italienne »20 dont l’œuvre majeure est sans doute l’Entrée d'Espagne, long poème épique publié en 1913 par A. Thomas21.

Ce texte, qui raconte le début de la reconquête de l’Espagne par les troupes de Charlemagne avant le massacre de Roncevaux22, est l’œuvre d’un anonyme Padouan très cultivé23. Rédigé au XIVe siècle, il était très connu au Moyen Age et si la bibliothèque des Gonzague compte cinq manuscrits comprenant ce « Liber Introitus Yspanie »24, la diffusion de l’Entrée d'Espagne ne se limitait pas à la Cour de Mantoue, comme en témoignent des fragments retrouvés à Châtillon et Reggio Emilia25.

Cependant, de tous les manuscrits existants, un seul nous est parvenu : actuellement Manuscrit Français XXI de la bibliothèque Marciana de Venise (= 252)26, c’est lui qui sert de base à l’édition d’A. Thomas mais il est malheureusement lacunaire. Le récit retrace les délibérations et préparatifs de l’armée française, son départ pour l’Espagne et le passage de la frontière, le duel entre Roland et le géant Feragu, le siège de Pampelune, la conquête de la ville de Nobles par Roland à l’insu de l’empereur, la colère de Charlemagne contre son neveu qui provoque le départ du champion pour l’Orient, la geste de Roland en Perse, la libération de Jérusalem et le retour du héros en Espagne27. Mais, à ces 15805 vers aujourd’hui connus de l’Entrée d’Espagne, il convient d’en ajouter environ 4000 perdus qui s’insèrent dans l’épisode oriental28. En outre, le compte-rendu des aventures de Charlemagne en Espagne est inachevé et s’interrompt bien avant que la narration n’en soit arrivée au point de départ de la Chanson de Roland.

Notes
2.

Pour l’histoire de l’Italie au XIVe s. et en particulier de l’Italie du Nord, voir R. Hiestand, « Aspetti politici e sociali dell’Italia settentrionale dalla morte di Federico II alla metà del 1300 », Testi, cotesti e contesti del franco-italiano : Atti del 1° simposio franco-italiano (Bad Homburg, 13-16 Aprile 1987), éd. G. Holtuset alii, Max Niemeyer Verlag, Tübingen, 1989, p. 27-47 ; H. Krauss, Epica feudale e pubblico borghese, Per la storia poetica di Carlomagno in Italia, éd. A. Fassò, Liviana editrice in Padova, 1980, p. 11-24 ; N. Valeri, « Le origini dello stato moderno in Italia 1328-1450 », Storia d’Italia, éd. G. Arnaldi, seconda edizione, vol. I, Torino, 1965, p. 545-814 ; M. Balard, J.‑P. Genet, M. Rouche, Le Moyen Age en Occident, Paris, Hachette Supérieur, coll. Histoire Université, 1990, en particulier, ch. 10 à 13, 17, 19 et 24, p. 119-163, 197-207, 216-233, 279-289.

3.

R. Hiestand, « Aspetti politici e sociali dell’Italia settentrionale dalla morte di Federico II alla metà del 1300 », art. cit., p. 34.

4.

Sur l’histoire et l’influence de cette Université voir G. Araldi, « Le origini dello Studio di Padova. Dalla migrazione universitaria del 1222 alla fine del periodo ezzeliano », La Cultura, n° 4, 1977, p. 388-431 ; L. Giard, « Histoire de l’Université et du savoir : Padoue (XIVe-XVe s.) », Revue de synthèse, vol. 105, n° 115, Paris, Albin Michel, 1984, p. 259-298.

5.

1200-1276.

6.

Mort en1315.

7.

1275-1343.

8.

Selon J. Le Goff, les intellectuels, dont l’apparition remonte au XIIe siècle, se font humanistes dès lors que les Universités se développent. Voir à ce sujet, J. Le Goff, Les Intellectuels au Moyen Age, Paris, Seuil, coll. Points Histoire, 1957, réed. 1985, p. 137-188 ; G. Duby, Fondements d'un nouvel humanisme, 1280-1440, Genève, Skira, coll. Moyen Age, 1984, p. 11-13 et 30-38 ; C. Garibotto, « Per la storia della cultura a Venezia », Atti e Memorie dell’Accademia di Agricoltura, Scienze e Lettere di Verona, s. V, XVI, 1938, p. 155-175 ; G. Voigt, A. Le Monnier (trad), Pétrarque, Boccace et les débuts de l'humanisme en Italie, d'après la Wiederbelebung des classischen Alterthums de G. Voigt, trad. sur la 3ème éd. allemande, Paris, H. Welter, 1894, p. 1-19. Plus particulièrement sur le pré-humanisme véronais et padouan voir G. Billanovich, « Il preumanesimo a Padova e a Verona » ; « Il preumanesimo padovano » ; R. Avesani, « Il preumanesimo veronese » ; F. Alessio, « Filosofia e scienza : Pietro d’Abano » et L. Lazzarini, « La cultura delle signorie venete e i poeti di corte », Storia della cultura veneta, Neri Pozza editore, t. I, Dalle origini al Trecento, p. 127-134 et t. II, Il Trecento, p. 19-110, 111-141, 171-206 et 477-516.

9.

1240-1309.

10.

1261-1329.

11.

C’est ce qui marque, pour G. Billanovich, la naissance de l’humanisme. Voir « L’humanisme médiéval et les bibliothèques des humanistes italiens au XIVe s. », L’Humanisme médiéval dans les littératures romanes du XII e au XIVe s., colloque organisé par le Centre de Philologie et de Littérature Romanes de l’Université de Strasbourg du 29 janvier au 2 février 1962, Actes, éd. A. Fourrier, Professeur à l’Université de Strasbourg, Paris, Klincksieck, 1964, p. 196.

12.

Sur les bibliothèques des humanistes voir G. Billanovich, « L’humanisme médiéval et les bibliothèques des humanistes italiens au XIVe s. », art. cit., p. 195-203 ; « La Bibliothèque de Pétrarque et les bibliothèques médiévales de France et de Flandre », L’Humanisme médiéval dans les littératures romanes du XII e au XIVe s., op. cit., p. 205-216.

13.

Un de ces deux séjours a eu lieu en 1320. Il glorifie Vérone et son Seigneur Can Grande (seigneur de la ville de 1313 à 1329) dans la Divina Commedia, Paradisio, XVII, v. 76-93.

14.

Sur la bibliothèque des Gonzague voir W. Braghirolli, P. Meyer, G. Paris, « Inventaire des manuscrits en langue française possédés par F. Gonzaga I, capitaine de Mantoue, mort en 1407 », Romania, IX, 1880, p. 497-514 ; P. Girolla, « La biblioteca di Francesco Gonzaga secondo l’inventario del 1407 », Atti e memorie della Reale Accademia Virgiliana di Mantova, n° 14-15, 1921-1923, p. 30-72 ; U. Meroni, Mostra dei codici gonzagheschi. La biblioteca dei Gonzaga da Luigi I ad Isabella, Mantova, 1966 ; F. d’Arcais, « Les illustrations des manuscrits français des Gonzague à la Bibliothèque Saint Marc », Essor et fortune de la chanson de geste dans l’Europe et l’Orient latin. Actes du IX e Congrès International de la Société Rencesvals, Padoue-Venise, 29 Août-4 Septembre 1982, Modena, Mucchi, 1984, t. II, p. 515-516.

15.

B. Latin, Li Livres dou Tresor, livre 1, I, § 7, p. 18 : « Et se aucuns demandoit pour quoi cis livres est escris en roumanç, selonc le raison de France, puis ke nous somes italien, je diroie que c’est por II raisons, l’une ke nous somes en France, l’autre por çou que la parleure est plus delitable », éd. F.‑J. Carmody, Genève, Slatkine, Paris, Champion, 1975, Slatkine Reprints, 1998. (L'éd. ancienne a paru dans "University of California publications in modern philology. - Reproduction en fac-simile de l'édition de Berkeley, University of California press, 1948). Le texte a été republié (et commenté) plus récemment : B. Latin, Li Livres dou Tresor, éd. S. Baldwin, P. Barrette, Tempe, Arizona, Arizona Center for Medieval and Renaissance Studies, coll. Medieval and Renaissance Texts and Studies, 257, 2003. Nous utiliserons l’édition de F.‑J. Carmody.

16.

Martin Da Canal, Les Estoires de Venise : cronaca veneziana in lingua francese dalle origini al 1275, CCCXXX, I, 1 : « Lengue franceise cort parmi le monde et est la plus delitable a lire et a oïr que nule autre », éd. A. Limentani, Firenze, L.‑S. Olschki, coll. Civiltà veneziana, Fonti e Testi, 12, serie 3, 3, 1972-3.

17.

Dante, De Vulgari Eloquentia, I, X, 2 : « Allegat ergo pro se lingua oïl quod, propter sui faciliorem ac delectabiliorem vulgaritatem, quicquid redactum sive inventum est ad vulgare prosaycum suum est », éd. A. Marigo, Florence, Le Monnier, 1938.

18.

Sur les aspects linguistiques du franco-italien voir, G. Holtus, « Lessico franco-italiano : lessico francese e/o lessico italiano ? », XVI Congrés Internacional de Lingüistica Filologia Romàniques (Palma de Mallorca, 7-12 d’Abril de 1980). Actes, t. II, Secció I, Lingüistica diacrònica y dialetologia, Palma de Mallorca, Moll, 1985a, p. 201-208 ; « Sulla posizione del franco-italiano nella dialettologia italiana », Scritti linguistici in onore di Giovan Battista Pellegrini, éd. P. Beninca et alii, Pisa, Pacini 1983, p. 63-71; « Ist das Franko-Italienische eine Sprache oder ein Dialekt ? », Beiträge zum romanischen Mittelalter, éd. K. Baldinger, Tübingen, Niemeyer, 1977, p. 79-97 ; A. Limentani, « Franco-veneto e latino », Atti del XIV Congresso Internazionale di Linguistica e Filologia Romanza (15-20 Aprile 1974, Napoli), vol. II, Napoli-Amsterdam, Macchiaroli, 1976, p. 505-514; P. Meyer, « De l’expansion de la langue française en Italie pendant le Moyen Age », Atti del congresso internazionale di Scienze storiche (Roma, 1903), vol. IV, Rome, 1904, p. 61-104 ; G.‑B. Pellegrini, « Franco-veneto e veneto antico », Filologia Romanza, III, 2, 1956, p. 122-140 ; L. Renzi, « Il francese come lingua letteraria e il franco-lombardo. L’epica carolingia nel Veneto », Storia della cultura veneta, t. I, Dalle origini al Trecento, Neri Pozza editore, 1976, p. 563-589 ; R.‑M. Ruggieri, « Origine, struttura, caratteri del francoveneto. », Saggi di linguistica italiana e italo romanza. Firenze, 1962, p. 159-168 ; « Temi e aspetti della letteratura franco-veneta », Dante e la cultura veneta, Atti del convegno di studi, 30-03 / 05-04 1966, Comitato nazionale per le celebrazioni del VII centenario della nascita di Dante, Firenze, L.S Olschki, 1966, p. 143-156 ; B. Terracini, « Analisi del concetto di lingua letteraria », Cultura Neolatina, XVI, 1956, p. 9-31 ; G. Vidossi, « L’Italia dialettale fino a Dante », Le Origini, Testi latini, italiani, provenzali e franco-italiani, éd. A. Viscardi, LXXXI, Milan-Naples, 1956, p. 33-41.

19.

Voir à ce sujet le catalogue établi par G. Holtus, « L’état actuel des recherches sur le franco-italien : corpus de textes et description linguistique », La Chanson de geste. Ecritures, intertextualité, transitions : Textes présentés par F. Suard, Littérales, 14, Université de Paris X.‑Nanterre, Cahiers du département de français, 1994, p. 147-171.

20.

Pour une première approche de la littérature franco-italienne, voir F. Castets, « Recherches sur les rapports des chansons de geste et l’épopée chevaleresque italienne », Revue des Langues Romanes, 28 (1885) p. 5-42, 29 (1886) p. 5-16 et p. 105-132, 30 (1886) p. 61-237 ; G. Folena, « La cultura volgare e l’umanesimo cavalleresco nel Veneto », Umanesimo europeo e Umanesimo Veneziano, éd. V. Branca, Firenze, 1963, p. 141-158 ; G. Holtus, « L’état actuel des recherches sur le franco-italien », art. cit.; A. Lomazzi, « Francoveneta, letteratura », Dizionario critico della letteratura italiana, Turin, 1973, t. 2, p. 125-132 ; A. Roncaglia, « La letteratura franco-veneta », Storia della letteratura italiana, II, Il Trecento, Cecchi-Sapegno, p. 725-759 ; C. Bologna, « La letteratura nell’Italia settentrionale nel Trecento », Letteratura italiana. Storia e Geografia, éd. A. Asor-Rosa, Torino, 1987, t. I, p. 512-600 ; R.‑M. Ruggieri, « Temi e aspetti della letteratura franco-veneta. », art. cit. ; A. Viscardi, Letteratura franco-italiana, Istituto di filologia romanza dell’Università di Roma, Testi e manuali, n° 21, Società tipografica modenese editrice in Modena, 1941.

21.

L’Entrée d’Espagne, éd. A. Thomas, Paris, Didot, coll. Société des Anciens Textes Français, 1913.

22.

Pour une première approche et un résumé du texte, voir L. Gautier, Les Epopées françaises, études sur les origines et l’histoire de la littérature nationale, Paris, Société générale de librairie catholique, 1865, tome 3, XVII et XVIII, p. 328-376 ; G.‑B. Huet, « L’Entrée d’Espagne, quelques remarques », Neophilologus, III, 1918, p. 241-247 ; H. Krauss, Epica feudale e pubblico borghese, op. cit., p. 217-240 ; A. Limentani, « L’epica in lengue de France : l’Entrée d’Espagne e Niccolò da Verona, Storia della cultura veneta, t. II, Il Trecento, Vicenza, Neri Pozza editore, 1976, p. 338-369 ; « Epica e racconto. Osservazioni su alcune strutture e sull’icompiutezza dell’Entrée d’Espagne. », Atti dell’Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, CXXXIII, 1974-1975, p. 393-428 ; P. Paris, Histoire littéraire de la France, Paris, Palmé, t. XVI, 1813, p. 350-372 ; F. Torraca, « Recensione dell’edizione Thomas », Atti della Reale Accademia di Archeologia, Lettere e Belle Arti di Napoli, II, 5, 1918, p. 1-85, repris dans Studi di Storia Letteraria, Firenze, 1923, p. 164-241. Pour des éudes plus ponctuelles sur des aspects particuliers du texte voir par exemple A. Adler, « Didactic Concerns in l’Entrée d’Espagne », L’Esprit créateur, II, 1962, p. 107-109 ; N.‑B. Cromey, « Roland as baron révolté : the problem of Authority and Autonomy in l’Entrée d'Espagne», Olifant,V, 1978, p. 285-297 ; V. Galent-Fasseur, « L’intériorisation de la croisade dans l’Entrée d’Espagne », L’Epopée romane au Moyen Age et aux temps modernes, Actes du XIV e Congrès International de la Société Rencesvals pour l’Etude des Epopées Romanes, Naples, 24-30 Juillet 1997, éd. S. Luongo, Napoli, Fridericiana Editrice Universitaria, 2001, p. 873-887 ; A. Limentani, « L’art de la comparaison dans l’Entrée d'Espagne », Actes du VI e Congrès International de la Société Rencesvals, Aix-en-Provence, 29-08/4-09 1973, Université de Provence, 1974, p. 351-371 ; « Astronomia, astrologia e arti magiche nell’Entrée d’Espagne », Medioevo e Rinascimento Veneto, con altri studi in onore di L. Lazzarini, Padova, 1979, I, p. 129-146 ; « Venezia e il pericolo turco nell’Entrée d’Espagne. », Cultura Neolatina, XL, 1980, p. 167-181 ; J.‑C. Vallecalle, « Sainteté ou héroïsme chrétien ? Remarques sur deux épisodes de l’Entrée d'Espagne », Essais sur la perfection. Le Héros et le Saint , III, PRIS.‑MA, XIV/2, 32, 2000, p. 303-316 ; « Roland est sage : remarques sur la personnalité du héros dans l’Entrée d’Espagne », Pris-Ma, X, 19, 1994, p. 71-80.

23.

Au sujet de l’auteur de ce texte voir, en plus des articles déjà cités, A. de Mandach, « L’Entrée d’Espagne : six auteurs en quête d’un personnage », Studi Medievali, n° 29, 1988, p. 1-46 et n° 30, 1989, p. 163-208 ; « Sur les traces de la cheville ouvrière de l’Entrée d’Espagne : Giovanni di Nonno », Testi, cotesti e contesti del franco-italiano : Atti del 1° simposio franco-italiano (Bad Homburg, 13-16 Aprile 1987), éd. G. Holtuset alii, Max Niemeyer Verlag, Tübingen, 1989, p. 48-64 et A.‑M. Finoli, « Note sulla personalità e la cultura dell’autore dell’Entrée d’Espagne », Cultura Neolatina, XXI, 1961, p. 175-181.

24.

Telle est la désignation que donne le rédacteur du catalogue de la bibliothèque des Gonzague pour les manuscrits 53 à 58 qui contiennent le même texte de l’Entrée d'Espagne. Voir à ce sujet W. Braghirolli, P. Meyer, G. Paris, « Inventaire des manuscrits », art. cit, p. 513.

25.

Voir à ce sujet R. Specht, « Cavalleria francese alla corte di Persia : l’episodio dell’Entrée d’Espagne ritrovato nel frammento reggiano », Atti dell’Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, CXXXV, 1976-1977, p. 489-506 ; « Il frammento reggiano dell’Entrée d’Espagne : raffronto filologico col Codice Marciano Francese XXI (= 257) », Atti dell’Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, CXXXVI, 1977-1978, p. 407-424 ; P. Aebischer, « Ce qui reste d’un manuscrit perdu de l’Entrée d’Espagne », Archivum Romanicum, XII, 1928, p. 233-264 et A. Monteverdi, « Un fragment de manuscrit de l’Entrée d'Espagne », Cahiers de Civilisation Médiévale, III, 1960, p. 75.

26.

Il s’agit du numéro 53 du catalogue de la bibliothèque des Gonzague. Pour la description de ce manuscrit, voir L. Gautier, « L’Entrée d'Espagne, chanson de geste inédite, renfermée dans un manuscrit de la bibliothèque de Saint Marc à Venise. Notice, analyse et extraits », Bibliothèque de l’Ecole des Chartes, 19, 1858, p. 268, Les Epopées françaises, op. cit, 2ème édition, t. III, p. 404-408.Ce manuscrit n’est pas l’archétype de la tradition manuscrite de l’Entrée d’Espagne. Voir à ce sujet W. Braghirolli, P. Meyer, G. Paris, « Inventaire des manuscrits », art. cit., p. 513 et R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone : Contribution à l’étude de la littérature franco-italienne du quatorzième siècle, Berne, Francfort, Publications Universitaires Européennes Peter Lang, 1982, p. 55.

27.

Nous reprenons ici les 8 étapes principales identifiées par F. Torraca, « Recensione dell’edizione Thomas », art. cit., p. 74-82.

28.

Au sujet du contenu des feuillets manquants voir A. Thomas, éd., Introduction, p. XIX. R. Specht a retrouvé un fragment de manuscrit racontant les aventures de Roland en Orient qu’il propose introduire dans cette lacune : R. Specht, « Cavalleria francese alla corte di Persia », art. cit., p. 496.