Publiée dès 1864, la première œuvre connue de Nicolas de Vérone est une épopée d’inspiration française qui entend compléter le texte de l’anonyme Padouan et en reprend le sujet, les personnages et les lieux, ce qui légitime le titre de Continuazione dell’Entrée d’Espagne choisi par F. di Ninni. L’éditrice récuse l’appellation Prise de Pampelune donnée au texte de Nicolas de Vérone par A. Mussafia. Pour elle, ce titre est inapproprié parce que la prise effective de la ville de Pampelune n’occupe qu’un dixième du texte, les 600 premiers vers109.
Mais à proprement parler, la « prise » de la ville à l’ennemi n’est pas décrite ici110 et il est fort peu probable que le texte de Nicolas de Vérone soit la suite immédiate de l’Entrée d’Espagne. Le manuscrit Marc. Fr. V qui le contient est désigné par les termes « Liber secundus ystoriarum Ispanie », dans l’inventaire de 1407111, ce qui semble impliquer un liber primus perdu. A moins que ce liber primus ne soit celui que le rédacteur du catalogue désigne par le titre « Liber introitus Yspanie » et qui renvoie au texte du Padouan.
Si ce liber primus n’a jamais existé, il n’en demeure pas moins que le premier vers de la Prise de Pampelune évoque, sans le nommer, « le vailant roi Lombart » dont il n’a été question que de façon très furtive dans l’Entrée d’Espagne 112 comme si Nicolas de Vérone prenait la suite d’un autre récit où le personnage aurait été plus amplement présenté.
Dans la Prise de Pampelune, Désirier de Pavie dit être venu se battre en Espagne pour aider l’empereur dans sa conquête du chemin de saint Jacques113. Il explique aussi qu’à son arrivée, Charlemagne, en manière de raillerie, lui a proposé, pour s’héberger, le palais de Maozeris que l’armée française ne parvenait pas à prendre114. Or ces deux faits, antérieurs au début de la narration du texte de Nicolas de Vérone, ne se retrouvent pas dans l’Entrée d’Espagne où l’aide que l’empereur français demande au roi lombard se limite à la garde des frontières orientales et occidentales de l’empire contre les Byzantins et les Turcs115.
Enfin, Désirier se bat, dans le texte de Nicolas de Vérone, contre les Allemands qui veulent lui reprendre Pampelune et l’offrir au roi de saint Denis alors que le Padouan achève son texte au moment où Roland, revenu d’Orient, se réconcilie avec son oncle et où les troupes de Charlemagne assiègent encore, sans résultat, la cité espagnole. Entre la fin de l’Entrée d’Espagne et le début de sa Continuazione, Pampelune est tombée et son seigneur Maozeris a été fait prisonnier sans que rien ne soit dit de la victoire italienne ni des combats qui l’ont précédée. Sans doute ce haut fait est-il narré dans un texte aujourd’hui perdu qui s’insérerait entre la fin de l’Entrée d’Espagne et l’ouverture du texte de Nicolas de Vérone : « Quand la sbare fu ouverte »116 et qui mériterait, de plein droit, le titre de Prise de Pampelune 117. En effet, Nicolas de Vérone ne se serait certainement pas privé du récit de tels exploits s’ils n’avaient été déjà contés.
Il est possible de se faire une idée du contenu du morceau manquant en regardant, en plus du Pseudo-Turpin 118 auquel le Padouan et le Véronais disent se référer119, les différents textes italiens de la « matière espagnole » de l’épopée rolandienne, en particulier les Fatti de Spagna 120 et la Spagna 121 en vers, récits du XIVe siècle, qui racontent la guerre menée par Charlemagne en Espagne depuis les débuts jusqu’à la punition du traître Ganelon122.
Dans le texte conservé de Nicolas de Vérone, on ne trouve pas la trahison du remplaçant que Charlemagne s’est désigné en France avant son départ et qui, faisant passer l’empereur pour mort, cherche à épouser la reine. Il n’y a aucune allusion au voyage de Roland et de son oncle en France pour remédier à cette situation et châtier le traître. La vengeance de Charlemagne sur Anseïs, grâce à l’aide de Guron de Bretagne est pourtant annoncée dans l’Entrée d’Espagne 123 et est donnée par Nicolas de Vérone comme ayant été réalisée124, mais elle n’est narrée dans aucune des deux épopées, pas davantage que la prise effective de Pampelune par le roi Désirier à qui l’empereur français a finalement fait appel125.
S’il existe un texte franco-italien qui raconte ces épisodes, entre le retour d’Orient de Roland et les assauts allemands contre Pampelune, il ne nous est jamais parvenu. Alors, aucun risque de confusion n’est à craindre et rien n’exclut donc que nous utilisions le titre de Prise de Pampelune choisi par A. Mussafia pour désigner le poème de Nicolas de Vérone.
F. di Ninni lui préfère celui de Continuazione dell’Entrée d’Espagne conformément aux derniers vers du manuscrit Marc. Fr. XXI :
‘Ci tourne Nicolais a rimer la complueOn sait que ces mots ne sont peut-être pas de Nicolas de Vérone. Fidèle à la lettre d’un texte dont l’auteur n’est pas identifié avec certitude, le titre choisi par F. di Ninni a le mérite de vouloir reprendre des termes médiévaux. Mais il est dommageable que la traduction moderne « continuazione » ou « continuation » ajoute une ambiguïté que le franco-italien « complue » ne contenait pas. En effet, le verbe complir, dont la complue est le participe passé substantivé, est présent dans le texte de Nicolas de Vérone avec le sens de « porter à son terme, accomplir »127. Il se retrouve également dans la Pharsale et dans la Passion avec la même signification128. En outre, c’est de cette façon que le traduisent F. di Ninni dans son glossaire129 et R. Massart dans sa « Contribution à l’étude du vocabulaire de Nicolas de Vérone »130. Il est donc légitime de comprendre complue comme « suite et fin, achèvement ». Or, présenter les 6116 vers du manuscrit Cod. Marc. Fr. V comme une simple « continuation », c’est envisager que ce texte soit lui-même dépourvu de conclusion et puisse donc à son tour être complété131.
Certes, à la fin de l’œuvre, de nombreuses anticipations de l’Entrée d’Espagne n’ont encore trouvé aucun écho et Charlemagne est loin du point où :
‘Mur ne citet n’i est remés a fraindreLes objectifs de la guerre, la libération du chemin de saint Jacques et la soumission de Marsile ne sont pas atteints. Mais le fait que le but de l’expédition en Espagne (le couronnement de Roland après la libération du sépulcre de saint Jacques), fréquemment répété tout au long du poème, ne soit pas raconté ne nous permet pas d’en conclure pour autant que le texte de Nicolas de Vérone est inachevé puisque la légende voulait a priori qu’il ne soit pas réalisé et que la conquête de l’Espagne ne soit complète qu’après Roncevaux, avec la vengeance de Charlemagne et la capitulation de Sarragosse assiégée en vain jusqu’alors133.
Et si Nicolas de Vérone n’a pas rendu compte de tous les chapitres du Pseudo-Turpin, cela ne signifie pas pour autant que son texte soit lacunaire : de fait, Nicolas de Vérone utilise assez peu la chronique du XIIe siècle134, qui « n’est pas un récit épique et n’a pas l’ambition de décrire des batailles »135. Le poète franco-italien emprunte à sa source latine quelques noms136 et développe des épisodes auxquels le texte en prose fait rapidement allusion, tels que la bataille du mont Garcin et la technique des guerriers masqués137 ou la biographie d’Altumajor qu’il rattache d’ailleurs habilement à des données empruntées à l’Entrée d’Espagne 138. « Pour le reste, l’action de la Prise de Pampelune n’a à peu près rien à voir avec cet amas informe de batailles, de miracles et de digressions sur les sujets les plus divers qu’est le Pseudo-Turpin »139. Il faut donc admettre que les vers
‘Mes avant l’oscurour furent a tiel juiseont été envisagés par Nicolas de Vérone comme la conclusion définitive de l’Entrée d’Espagne. L’analyse codicologique invite à privilégier cette hypothèse puisque le manuscrit est complet : le récit apparaît alors comme incontestablement clos141.
Pourquoi, enfin, refuser à ce texte le statut d’œuvre indépendante ? Intituler cette chanson de geste Continuazione dell’Entrée d’Espagne, c’est la subordonner irrémédiablement à une source préexistante, la rattacher au texte du Padouan et donc privilégier une perspective intertextuelle, alors que le poème de Nicolas de Vérone apparaît aussi comme un tout autonome au sein d’un cycle, celui de l’épopée rolandienne, de la même façon que la Prise d’Orange s’inscrit dans le cycle de Guillaume. Préférer le titre de Prise de Pampelune, c’est considérer que l’annexion de cette ville par les Français relance la Reconquête, arrêtée depuis cinq longues années aux pieds de la cité, et ouvre ainsi un nouveau chapitre de l’histoire de Charlemagne en Espagne.
L’essentiel de l’action réside dans la reconquête successive de différentes villes espagnoles et la Prise de Pampelune offre un récit apparemment répétitif. Pour J. Bédier, elle se résume à une « suite interminable de conseils, de combats singuliers et de batailles générales »142. Cette monotonie du sujet, déplorée depuis les premières études critiques, est encore fustigée par A. Limenani qui regrette les « piatti serie di conquiste militari e di combattimenti sanguinosi »143. C’est accorder bien peu d’attention à l’art de la variété que l’on trouve dans le texte de Nicolas de Vérone et à la peinture toute particulière qu’il fait des personnages. L’intérêt de cette épopée réside plus dans la vision du monde qu’elle offre que dans le détail des événements qu’elle transcrit et le titre de Continuazione dell’Entrée d’Espagne dissimule cet aspect des choses puisqu’il laisse entendre que le Véronais se conforme point par point aux idées du Padouan, ce qui est loin d’être le cas.
Les trois titres choisis (acceptés, repris à d’autres éditeurs ou volontairement modifiés) par F. di Ninni, parce qu’ils ne font référence qu’au contenu des œuvres ou aux sources utilisées, avant même la lecture des textes, mettent en évidence le processus d’intertextualité propre à la production littéraire de Nicolas de Vérone au détriment de toute possibilité de particularisation des textes. Par commodité, malgré les réserves que l’on peut faire et la possibilité de proposer d’autres titres tout aussi pertinents, nous conserverons les appellations Pharsale et Passion car elles se retrouvent dans plusieurs éditions et ont été acceptées comme telles par les critiques. En revanche, nous préférerons le titre Prise de Pampelune à Continuazione dell’Entrée d’Espagne. Les critiques ont choisi tantôt l’un, tantôt l’autre, en fonction de la date de rédaction de leurs articles ou analyses. Pour ne pas en proposer un troisième, nous utiliserons Prise de Pampelune 144, comme présupposé à l’idée que le texte de Nicolas de Vérone peut être lu comme un récit autonome ayant une logique propre et que l’intertextualité n’est que le terreau sur lequel le poète impose sa propre création artistique.
F. di Ninni, éd., Introduzione, p. 89.
C’est ce que soulignait déjà G. Paris : pour lui, le titre d’A. Mussafia est incorrect car le récit de Nicolas de Vérone commence après la prise effective de la ville ; voir W. Braghirolli, P. Meyer, G. Paris, « Inventaire des manuscrits », art. cit., p. 504.
W. Braghirolli, P. Meyer, G. Paris, « Inventaire des manuscrits », art. cit., p. 513.
Seuls quatre vers (v. 662-66) lui sont en effet consacrés au début du poème du Padouan. Il est également fait allusion à Désirier lors de l’épisode de l’ermite, v. 14660. En dehors de ces deux évocations très ponctuelles, le roi lombard est totalement absent de l’Entrée d’Espagne.
La Prise de Pampelune, v. 195-197, 230 et suivants, 421-423. Le texte ne dit pas si Désirier est venu spontanément ou s’il a été appelé par Charlemagne.
La Prise de Pampelune, v. 94 et suivants, 198-208.
L’Entrée d'Espagne, v. 662-66.
La Prise de Pampelune, v. 1.
L’hypothèse d’une lacune entre les 2 textes est avancée par R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone, op. cit., p. 56-61 et reprise F. di Ninni, éd., Introduzione, p. 18-21.
Rédigée en latin, la chronique en prose attribuée à l’archevêque de Reims est elle même inspirée du Karolellus en vers. Elle a été l’objet de nombreuses traductions, telle la version anglo-normande de Willem de Briane au XIIIe siècle. Les premières éditions du texte datent des années 30 : Historia Karoli Magni et Rotholandi ou Chronique du Pseudo-Turpin, textes revus et publiés d’après 49 manuscrits, éd. C.‑M. Jones, Paris, Droz, 1936 ; The Pseudo-Turpin, éd. H.‑M. Smyser, edited from Bibliothèque Nationale, Fonds Latin, ms. 17656 with an annotated synopsis, The Medieval Academy of America Publications, 30, Cambridge, Massachussetts, 1937. Cependant, l’édition plus récente de P.‑G. Schmidt juxtapose les deux œuvres en latin et permet ainsi un comparatif entre le vers et la prose : Karolellus atque Pseudo-Turpini Historia Karoli Magni et Rotholandi, éd. P.‑G. Schmidt, Stutgardiae et Lipsiae in aedibus B.‑G. Teubneri MCMXCVI, coll. Bibliotheca scriptorum graecorum et romanorum Teubneriana, 1996. C’est donc celle que nous utiliserons pour les citations en réservant l’appellation Historia Karoli Magni à la chronique en prose et la désignation Karolellus au texte versifié. Nous désignerons la traduction anglo-normande publiée par A. de Mandach par le nom français Chronique de Turpin (Naissance et développement de la chanson de geste en Europe : II, Chronique de Turpin (texte anglo-normand inédit de Willem de Briane), éd. A. de Mandach, Genève, Droz, 1963). Le terme générique Pseudo-Turpin nous servira à chaque fois que l’œuvre sera évoquée sans que nous fassions allusion à une version ou une édition précise.
La Prise de Pampelune, v. 456, 1535, 3749, 5260, 5425, 5653, 5669 et 6104 ; l’Entrée d'Espagne, v. 13548. Voir également, le v. 129 de l’Appendice publié par A. Thomas et reproduit en exergue du texte par F. di Ninni.
Li Fatti de Spagna. Testo settentrionale trecentesco, éd. R.‑M. Ruggieri, Modène, Società tipografica modenese, 1951. Ce texte avait été édité auparavant par A. Cerutti sous le titre Il Viaggio di Carlo Magno in Ipania per conquistare il cammino di S. Giacomo, Scelta di curiosità letterarie inedite o rare, n° CXXIII.‑CXXIV, Bologna, 1871. Le titre a été corrigé par R.‑M. Ruggieri qui, comme il s’en explique dans sa Préface, le trouvait peu adapté car ne rendant compte que du premier chapitre.
La Spagna. Poema cavalleresco del XIV secolo, éd. M. Catalano, Bologna, Carducci, 1939-1940. Signalons également l’existence d’une Spagna en prose, inédite, dont le contenu est similaire.
Une étude des rapports entre ces deux textes et l’épopée de Nicolas de Vérone pousse les critiques à envisager l’existence d’une source mère qui serait aujourd’hui perdue et dont les différents récits italiens s’inspireraient plus ou moins. Voir par exemple ce qu’en dit M. Catalano dans son Introduction, vol. I, p. 65 : « I rapporti indiscutibili, ma non intimi né diretti […] null’altro dimostrano che la Prise de Pampelune, le due Spagne e il Viaggio devono essere considerati come discendenti di un capostipite del quale ognuno conserva un po’ del sangue che gli è stato trasmesso ». Sur ce que les Italiens appellent la materia di Spagna, voir R.‑M. Ruggieri, « Dall’Entrée d’Espagne e dai Fatti di Spagna alla Materia di Spagna dell’inventario gonzaghesco », Cultura Neolatina, XXI, 1961, p. 182-190 ; P. Rajna, « La rotta di Roncisvalle nella letteratura cavalleresca italiana », Il Propugnatore, IV, Bologne, 1871, p. 189 et C. Dionisotti, « Entrée d’Espagne, Spagna, rotta di Roncisvalle », Studi in onore di A. Monteverdi, Modena, Società tipografica editrice modenese, 1959, p. 207-241 ; R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone, op. cit., p. 73-74. En dehors d’Italie, cette matière est illustrée par les poèmes Ronsasvals et Roland à Saragosse. Voir Roland à Saragosse, poème épique méridional du XIV e s., éd. M. Roques, Paris, Champion, coll. Classiques Français du Moyen Age, 1956 (nouvelle édition de « Roland à Sarragosse et Ronsasvals », Romania, LXVI, 1941 ; LVXII, 1942 ; LXVIII, 1944 ; LXIX, 1946-1947).
L’Entrée d'Espagne, v. 648-654.
La Prise de Pampelune, v. 2840-2841, 2859-2860 et 3785-3789.
La prise de la ville occupe les chapitres 40 à 43 des Fatti de Spagna et les cantari XXI, 36 à XXV, 40 de la Spagna (vol. 2, p. 310-370). Ils sont très semblables dans les deux textes. Anseïs apparaît dans les Fatti de Spagna aux chapitres XV, XXXIL et XLI, p. 16, 83, 88 et 90 (Charlemagne lui confie son royaume, il épouse la reine puis est tué par Guron de Bretagne). Pour une étude des rapports entre Prise de Pampelune, Fatti de Spagne et Spagna, voir M. Catalano, éd., Introduzione, « Continuazioni dell’Entrée d'Espagne », t. I, p. 42-66 et R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone, op. cit., p. 56-61 et 70-79.
v. 125-126 de l’Appendice publié par A. Thomas à la suite de son édition de l’Entrée d'Espagne.
La Prise de Pampelune, v. 514, 1076, 3522 et 4996.
La Pharsale, v. 339 ; la Passion, v. 147 et 797.
F. di Ninni, éd., Glossario, p. 453.
R. Massart, « Contribution à l’étude du vocabulaire de Nicolas de Vérone », Mélanges Delbouille, t. 1, Gembloux, 1964, p. 439.
Certains critiques se sont demandé s’il fallait lire le texte de Nicolas de Vérone comme une « suite » ou comme une « suite et fin ». Ainsi, A. Limentani hésiteentre les termes « continuazione » et « completamento », pour la traduction du mot « complue ». Voir « L’epica in lengue de France », art. cit, p. 344.
La Chanson de Roland, éd. J. Dufournet, Paris, Garnier-Flammarion, 1993, v. 5-6.
Voir ce qu’en dit par exemple A. Limentani, « L’epica in lengue de France », art. cit., p. 344.
Il en va de même pour l’Entrée d'Espagne : malgré de multiples références à cette source, seul le combat contre Feragu semble inspiré de la chronique française. Voir Historia Karoli Magni, XVII : « De bello Ferracuti gigantis et de optima disputacione Rotholandi », p. 76-97.
R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone, op. cit., p. 89.
Citons par exemple Burabel d’Agabie et Furon le Navarrois.
Historia Karoli Magni, XVIII : « De bello lavarum », p. 98, l. 16-20 et p. 99, v. 261-264 ; la Prise de Pampelune, v. 1622-27 et 1647-52.
Les vers 2260-2308 de la Prise de Pampelune combinent des données du texte du Padouan, v. 379 et suivants, 7441 et suivants, 8657 et suivants, 8912 et suivants. Voir à ce sujet R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone, op. cit., p. 69.
R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone, op. cit., p. 90.
La Prise de Pampelune, v. 6114-6116 et derniers.
Pour une description de ce manuscrit, voirF. di Ninni, éd., Introduzione p. 31-32 ; D. Ciampoli, I codici francesi della Reale Bibliotecca Nazionale di San Marco a Venezia, op. cit., p. 16-18 ; G.‑E. Ferrari, Codici Marciani, op. cit., p. 3 ; F. d’Arcais, « Les illustrations des manuscrits français des Gonzague », art. cit., p. 515-516 ; R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone, op. cit., p. 21-22.
De la même façon, certains ont pu se demander si le texte de la Pharsale n’était pas lacunaire, et de la même façon, la codicologie permet de conclure à un récit achevé puisque le manuscrit est complet. Voir à ce sujet R. Specht, Recherches sur Nicolas de Vérone, op. cit., p. 161-162.
J. Bédier, « La Prise de Pampelune et la route de saint Jacques de Compostelle », Mélanges Chabaneau, Romanische Forschumgen, 23, 1907, p. 806.
A. Limentani, « L’epica in lengue de France », art. cit., p. 367.
Le choix de ce titre ne remettra évidemment pas en cause, au cours de cette étude, l’utilisation de l’édition de F. di Ninni (plus récente et plus correcte en de nombreux points que celle d’A. Mussafia) pour la citation des vers.