1/ Le pouvoir vu par ceux sur qui il s’exerce

Les trois chansons de geste de Nicolas de Vérone présentent trois conceptions politiques bien distinctes depuis la mise à mal de la république romaine par César dans la Pharsale jusqu’au paradoxe de la procuration de Pilate en Judée sous le contrôle des autorités juives, en passant par l’image littéraire de la féodalité franque. Ces trois modes de gouvernement n’ont a priori que peu de points communs, monarchie, royauté, principauté et délégation ne renvoyant pas aux mêmes modes de pensée théorique.

Pourtant, il est possible de considérer la réflexion sur le pouvoir temporel de façon globale. Plutôt que de s’intéresser aux différents exemples particuliers, il est alors nécessaire d’analyser les rapports des hommes entre eux, des dirigeants avec les dirigés, quels que soient les statuts et la désignation des premiers. Il importe donc de concentrer le regard sur les peuples qui sont menés et de voir de quelle façon ils acceptent ou remettent en cause le pouvoir qui s’exerce sur eux.