Le Christ et Pompée doivent mourir ; il ne peut en être autrement. Ecrivant une Passion, Nicolas de Vérone ne peut se soustraire à cet impératif narratif, non plus qu’il ne peut omettre la fin tragique de Pompée dans la Pharsale. Dans les textes du poète franco-italien, l’ignominie de ces assassinats est contrecarrée par la présentation de morts édifiantes et exemplaires de personnages secondaires. Ainsi, les différents protagonistes de la Pharsale et de la Prise de Pampelune se trouvent confrontés à des agonies douloureuses proches de celle du Christ dans la Passion. Les points communs entre la mort des héros épiques et celle de qui « soufri a morir a aspre penetançe »2193 sont nombreux et les liens étroits entre les récits testamentaires et les légendes épiques. Les grandes batailles qui amènent à la défaite de Pompée ou à la mort du neveu de Charlemagne sont propices à la mise en place de scènes de mort glorieuse.
Dans tous les cas, l’importance de l’événement est marquée par la manifestation de présages ou de signes annonciateurs tout à fait particuliers. Souvent, la mise à mort des personnages est décidée à la suite d’une délibération lors d’un conseil et la plupart du temps, la trahison est à l’origine de la destinée tragique des personnages.
La Passion, v. 11.