III/ Une philosophie domestique

Cependant, Nicolas de Vérone n’ignore pas les difficultés d’un tel idéal. La responsabilité individuelle et le libre arbitre apparaissent comme la liberté d’assumer son destin ; pour ce faire, il s’agit de faire le bon choix et c’est précisément le problème qui se pose à Maozeris qui revendique une pleine autonomie mais se fourvoie parce qu’il ne parvient pas à suivre la voie adaptée à ses ambitions.

Le personnage est un Sarrasin, condamnable par bien des aspects, mais il n’est pas le seul à ressentir les affres de la solitude face à sa destinée. L’idéal de sagesse absolue, qui lui est inaccessible, semble par trop ambitieux et c’est la raison pour laquelle le poète n’hésite pas à minorer ses prétentions morales et à présenter une philosophie plus accessible et domestique, une forme de vertu quotidienne.