1.3.3 Le développement de l'intelligence de l'enfant

Jean Piaget propose une théorie du développement de l'intelligence, en termes d'adaptation, liant les processus d'assimilation et d'accommodation. Le développement se réalise grâce à la transformation et l'intériorisation de l'action en pensée concrète puis formelle.

1.3.3.1 De la pensée intuitive et symbolique aux débuts de la pensée opératoire concrète

Dans la genèse piagétienne de l'intelligence, l'enfant de six à sept ans sollicite encore beaucoup ses sens et sa motricité, en particulier dans toutes sortes de jeux, mais il utilise de plus en plus des stratégies d'anticipation, des raisonnements qui le conduisent à savoir ce qu'il faut faire avant pour obtenir tel résultat après. Il sait aussi dire les étapes antérieures d'une action même s'il ne vient pas de la vivre. Sa pensée se construit grâce à une multitude d'expériences sensorielles et motrices, grâce aussi à son intuition. L'intuition chez Piaget signifie " intériorisation des perceptions et des mouvements sous forme d'images représentatives et d'expériences mentales". Il s'agit d'une pensée imagée, mais qui adhère au déroulement des choses, à une configuration qui reste rigide et irréversible. L'enfant se montre capable de raisonner logiquement mais en ne prenant en compte qu'un facteur à la fois. Peu à peu, au cours du développement de la pensée préopératoire ou intuitive, entre quatre ans et sept-huit ans, l'enfant imagine des actions qui ne sont pas présentes, anticipe les suites d'une action et reconstitue les étapes antérieures, construisant la réversibilité.