1.4.1.2 Appartenance contrainte pour les élèves

L'élève ne choisit pas d'être là où il est dans le cadre scolaire. Il est un élève qui appartient de force à un ensemble d'élèves réunis dans une même classe pour apprendre les fondamentaux des savoirs scolaires. On touche là à une dimension intrinsèquement violente de l'école pour l'individu. L'école a sa part dans le processus de fragilisation des liens tissés autour de l'enfant. Parmi les facteurs d'accélération du processus de désappartenance, figurent les accélérateurs familiaux aussi bien que les accélérateurs scolaires (Develay & Lévine, 2004 : 40).

‘"Au premier plan des maladresses du système scolaire qui aggravent les processus de disjonction et d'installation dans l'à côté du monde adulte, il y a quatre dysfonctionnements majeurs qu'il est nécessaire de mettre à nu et à propos desquels nous mettons en cause l'insuffisance d'une politique de transitionnalité : - lors du passage des petits de la famille au groupe ; - lors du passage à l'écrit ; - lors du passage à la réflexion sur les valeurs de la vie. "

Pour les enfants les plus fragiles, la lourdeur des enjeux et la complexité des conduites à tenir pour répondre aux attentes sociales des adultes constituent un risque pour l'individu. Risque de ne pas comprendre ce qu'on attend de lui. Risque de se sentir dépassé par toutes les sollicitations et obligations. Sentir que les autres répondent aux attentes et pas lui. Le processus de désappartenance s'engage "sans crier gare", ouvrant des lignes de faille entre l'enfant et les adultes, entre l'enfant et les autres enfants du groupe, entre l'enfant qu'il est et l'apprenant qu'il devrait être, et qu'il ne parvient pas à être.