3.1.4.4 Matrices disciplinaires et trames conceptuelles

Une discipline se caractérise par sa matrice disciplinaire structurée en trois niveaux (Develay (2004). Au premier niveau, se trouvent les objets, les connaissances déclaratives, les connaissances procédurales et les tâches liés à la discipline. Au deuxième niveau, les connaissances déclaratives portent sur les faits, les notions, les concepts intégrateurs et les champs notionnels de la discipline. Au troisième niveau, se produit la réorganisation des concepts. Par exemple, au Cours Préparatoire, le concept de nutrition s'exprime de façon simple : les aliments proviennent des animaux ou des plantes. Se nourrir, c'est s'alimenter. En terminale, il s'exprime à un tout autre niveau : se nourrir au niveau cellulaire est identique aux phénomènes de la respiration (oxydo-réduction). "La matrice d'une discipline correspond à la structure d'une discipline. Elle évolue alors que les disciplines conservent le même intitulé" (Develay, 2004 : 63). Les concepts fondamentaux de la biologie, de la physique et de la technologie se structurent tout au long de la vie ; la scolarité n'est qu'un moment formel de la construction de ces connaissances.

Une trame conceptuelle s'entend comme une série d'énoncés relatifs aux sous-notions constitutives des concepts (Astolfi, Darot, Ginsburger & Toussaint, 1997 : 167-175). Une trame conceptuelle renvoie à des références psychologiques d'une part et à des références théoriques liées aux concepts intégrateurs de la discipline. Par exemple, l'étude du monde vivant s'articule autour des trois concepts intégrateurs : l'unité du monde vivant, la diversité du monde vivant et les relations d'interdépendance entre les éléments.

La trame conceptuelle a pour fonction pédagogique de constituer un tableau de référence qui permet de situer les acquisitions des élèves et d'aider les enseignants à opérer des choix dans leurs stratégies d'enseignement. Elle situe chaque apprentissage particulier dans son champ conceptuel, rompt avec l'idée de défilement linéaire, permet aux élèves de vivre le fait qu'un savoir se construit en établissant des ponts entre ses connaissances ((Astolfi, Darot, Ginsburger & Toussaint, 1997 : 173).