3.2.2 La question des valeurs

C'est dans ce pacte que l'individudépassesa propre subjectivité pour toucher la vérité (Léna, 2008). Par opposition à l'opinion qui ajuste la connaissance au besoin ou au désir de l'individu, la recherche de la vérité vise l'ajustement de la connaissance à son objet. Rechercher le vrai suppose une volonté de se déprendre de ses croyances ou de ses opinions pour accepter le primat de l'expérience et l'échange d'arguments dans une posture d'humilité devant les faits. La quête de la vérité est inséparable de la capacité à s'étonner, à se laisser surprendre. La curiosité comme désir naturel de savoir, comme penchant intérieur, se nourrit dans les rencontres avec la nature et les autres.

La science seule suffit-elle à apporter la sagesse ? Les découvertes d'Einstein furent des progrès pour l'humanité : l'énergie nucléaire, la guérison par radiothérapie mais elles furent exploitées pour le pire quand la bombe atomique fut utilisée contre les hommes. Pour être humainement féconde et profitable, la science doit être liée à une conscience morale. "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" écrivit l'humaniste Rabelais dans Pantagruel du XVIe siècle. De la volonté et de la réflexion éthique des hommes, dépend l'usage fait des découvertes de la science. Détenir un savoir scientifique ne dispense pas l'homme de s'interroger sur les conséquences de l'utilisation de ce savoir. Plaidons avec Yves Quéré, pour une science institutrice, qui instaure en chacun honnêteté, tolérance et écoute !