3.4.1.1 Rapport au savoir

Le rapport au savoir est singulier et évolutif. Le savoir scientifique est universel, la connaissance propre au sujet apprenant. L'écolier est contraint de faire des sciences quand l'enseignant le décide, quand cette matière figure dans l'emploi du temps. Il peut aimer ou ne pas aimer faire des sciences ; ce positionnement influence la façon dont il entre dans les activités proposées. Au contraire de l'écolier, le scientifique expert a un rapport à la culture scientifique consenti qui le motive dans son désir de savoir. Pour un même savoir donné à l'apprentissage, la connaissance risque de ne pas être identique pour deux sujets différents, ni identique pour un même sujet à deux moments différents de sa vie. Le rapport au savoir est un processus qui évolue tout au long de la vie.

Par certains aspects, il est pertinent de parler de rapport au savoir, sans spécification de discipline (Charlot, Beautier & Rochex, 1992). Ces chercheurs ont montré que les élèves qui réussissent sont dans une logique de transformation de soi, animés par un projet de vie et le goût pour les disciplines. Ils s'approprient les savoirs pour développer à partir d'eux un point de vue personnel et construire leur rapport au monde. Au contraire, pour les élèves qui sont en échec, les tâches à accomplir se succèdent de façon parcellaire, cumulative et hétéroclite. Ils se limitent à faire ce qu'on leur demande sans se demander pourquoi on leur demande, sans pouvoir donner sens à leurs activités, qui deviennent de véritables pensums.