4.3.2 Agir et conceptualiser

Dans notre exploration, nous empruntons aujourd'hui les sentiers de la théorie de la conceptualisation dans l'action de Gérard Vergnaud, reprise dans la didactique professionnelle par Pierre Rabardel. Didacticien des mathématiques et psychologue, Gérard Vergnaud propose une approche de la psychologie du développement à la croisée des voies ouvertes par Jean Piaget et Lev Vygotski. Ce cadre théorique met en lumière l'importance de la pratique dans la construction de la connaissance, celle des élèves et celle des enseignants. "L a pratique est à la fois source et critère de la connaissance…Toute activité est à la fois productive et constructive : productive d'effets immédiats sur l'environnement extérieur matériel et social ; constructive d'effets à long terme sur les ressources personnelles du sujet acteur." (Vergnaud, site Internet). Cette théorie met aussi en valeur l'importance du facteur temps dans le développement personnel de l'individu.

Gérard Vergnaud considère que dans le couple sujet-situation, perceptif-gestuel, la forme opératoire de la connaissance est première avant la forme prédicative qui la complète. La forme opératoire de la connaissance est aussi plus étendue que la forme prédicative. Un élève ou un enseignant sait et sait faire plus de choses sur et avec le cahier de sciences qu'il ne le dit. Notre enquête se donne comme but de rechercher les traces de cette connaissance opératoire grâce à ce que les acteurs en laissent voir, au-delà de ce qu'ils peuvent ou veulent en dire.