6.4.1.4 Quand l'outil est un cahier orange, un classeur bleu ou grand classeur

"Nous parlons plutôt de classeur bleu, terme que j'emploie plus spontanément car plus court " nous confie un enseignant en classe difficile, en décrivant la manière dont il s'y prend dans sa classe avec l'outil. Désigner le cahier ou le classeur par sa couleur ou par sa taille, semble parfois commode mais dispense et empêche de désigner le domaine disciplinaire auquel sont indexés les écrits produits au cours des séances de sciences. Alors que les élèves ont besoin pour réussir d'avoir une conscience claire des champs de savoirs auxquels se rapportent les tâches et activités scolaires qui leur sont proposés, le détour faussement facilitateur par l'apparence physique de l'objet fait écran.

Pour certains enseignants, l'emploi de la couleur dans la dénomination de l'objet est un parti pris mûrement réfléchi. "An niveau de mon école, nous essayons d’avoir les mêmes outils dans toutes les classes avec les mêmes couleurs, pour permettre aux enfants de se retrouver dans les outils : mise en place sur deux années scolaires, y compris page de garde des cahiers [identiques]. Cela donne des repères aux élèves et cela les rassure. On est en ZEP." A cet argument, d'autres enseignants répondent avec un argument contraire. "Nous, nous avons eu la même réflexion et nous avons décidé au contraire de changer selon les maitres afin que les élèves s’habituent aux changements et aux enseignants." La question de la couleur et du nom du cahier se noue avec l'idée que se font les enseignants de la meilleure manière d'aider les élèves à réussir en devenant autonomes. Est-ce en privilégiant les continuités à tout prix, en zone d'éducation prioritaire en particulier ou est-ce en les habituant à surmonter les ruptures ?