7.1.2.1 Dessins et discours des enfants sur le cahier de sciences

Les élèves évoquent plus volontiers et avec plus d'aisance descriptive et narrative les tâches et activités vécues lorsque celles-ci ont fait l'objet d'un dessin d'observation pleine page et relativement libre de la part de l'élève. Quelques exemples : dessine les animaux que tu vois dans la ferme. Dessine les arbres que tu vois dans le parc. Dessine le haricot qui a poussé. Ces pages ont plusieurs avantages : elles sont belles car elles sont en couleurs ; la spontanéité et la personnalisation y sont fortes ; la mise à distance avec le réel se situe au premier niveau ; elle engage l'analyse sur fond de perception syncrétique et ce réel demeure accessible longtemps. Les ensembles de dessins plus petits, plus précis comme des ensembles de fruits, des ensembles de feuilles, suscitent plutôt des énumérations, énumérations de substantifs ou énumérations d'expressions simples - que les dessins soient simplement groupés sur la page ou sous forme de tableau. "Ca ça veut dire les fruits, les bananes par exemple, les noix de coco, les pêches,… les …euh,… les raisins, …et pis ça….euh des cerises, …des fraises. Là, ça parle de l'automne quand y avait des trucs qui tombaient. Là, quand y a de la neige. Là quand y a du vent. Là, c'est le cerisier, et là, c'est quand c'est le printemps." Ces types de codages sont donc de nature à faciliter l'usage du vocabulaire spécifique nécessaire et le légendage systématique des dessins apporte un plus incontestable à l'élève qui maîtrise progressivement l'écriture et la lecture. Si les dessins sont de mauvaise qualité, ils ne permettent pas à l'élève qui feuillette son cahier de préciser l'objet étudié ; pire, ils contribuent à l'installation et à la persistance d'erreurs. En commentant une page du cahier qui parle de marrons et de châtaignes, une fillette dit : Je sais pas…(long silence)….une fleur, poulet, hérisson, le soleil, la feuille, …..et la maman. L'énumération de substantifs n'a pas rien à voir avec le sujet. Le dessin personnel de l'élève dans ce cas, ne participe de l'aide à la compréhension du monde que si une représentation plus experte le complète.