7.3.4.2 Nombre de mots écrits par les élèves et réussites

Le lien entre le nombre de mots que les enseignants font écrire à leurs élèves dans les cahiers et les résultats obtenus aux évaluations varie selon le degré d'exigence des savoirs attendus.

Tableaux 6 et 6bis: Mots écrits par les enfants et réussites
réussites totales plus de 57% de réussites moins de 57% de réussites Total
plus de 71 mots 4 3 7
moins de 71 mots 2 8 10
total 6 11 17
réussites globalisées plus de 72,5% de réussites moins de 72,5% de réussites Total
plus de 71 mots 5 2 7
moins de 71 mots 4 6 10
total 9 8 17

A première vue, nous constatons que huit classes sur onze ne réussissent pas aux tests de connaissances lorsque les élèves écrivent moins de 71 mots dans l’année. L’effet nombre de mots paraît être évident. Examinons toutefois cette situation d’un point de vue probabiliste et testons l’hypothèse H0 selon laquelle le nombre de mots écrits n’aurait pas d’effet sur les réussites aux tests. Sous cette hypothèse, le résultat aux tests est indépendant du nombre de mots écrits. Le test exact de Fischer nous donne un coefficient de 0,1447 pour les réussites totales et un coefficient de 0,9631 pour les réussites globalisées. L’événement qui nous intéresse, à savoir l'indépendance nombre de mots écrits/réussites a donc plus ou moins de chances de se produire par hasard. Nous ne rejetons pas l’hypothèse H0 et nous décidons qu’il est difficile d’attribuer les réussites ou les non réussites aux tests à un effet du nombre de mots écrits par l’élève.

Mais la différence de tendance entre réussites totales et réussites globalisées est suffisamment importante pour être soulignée. Plus les tests sont exigeants, plus le nombre de mots écrits par l'élève est susceptible d'avoir une incidence sur les performances. Le test de Bravais Pearson nous donne un coefficient de 0, 2621 pour les réussites totales, plus exigeantes, qui s'éloigne de l'indépendance alors que ce même test de Bravais Pearson nous donne un coefficient de 0,0233 pour les réussites globalisées et confirme l'indépendance. Plus les élèves écrivent eux-mêmes les mots dont ils ont besoin en sciences, plus les connaissances qu'ils construisent sont exactes et solides. Mais ces connaissances stabilisées sont en moindre quantité. La prise en compte des réussites partielles et totales réunies montre une relative indépendance avec les mots écrits. Les apprentissages tiennent à un ensemble de stratégies qui ne peuvent se limiter au passage par l'écrit personnel. Le passage par l'écrit stabilise les savoirs.