7.5.1. Les cahiers et les dominantes langagières

Le feuilletage des cahiers permet de voir que certains cahiers sont dominés par les travaux de type mathématiques : tris, classements, mises en relation, rangements. Un examen quantitatif du nombre de pages consacrées aux différents types d'écrits (annexe 7.5) met en lumière que le nombre de pages exclusivement consacrées à des mises en formes mathématiques s'élève en moyenne à 6,65 sur 20,7 par cahier soit un tiers des pages. Cette répartition apparaît plutôt équilibrée, avec un tiers pour les écrits mathématiques et deux tiers pour les traces analogiques et les écrits textuels qui sont le plus souvent imbriqués dans les pages des cahiers.Comme toutes les moyennes, celle-ci ne rend pas compte de la spécificité de chacun des cahiers et il est nécessaire d'affiner l'analyse. Les écrits mathématiques ne laissent pas de place à l'expression personnelle de l'élève qui doit avant tout montrer qu'il est capable de respecter une consigne donnée, traiter un ensemble d'informations en les situant dans des espaces contraints.

Figure 39 : Répartition des langages écrits dans les cahiers
Figure 39 : Répartition des langages écrits dans les cahiers

Comme les élèves de Cours Préparatoire ne produisent pas ces outils de façon autonome, on peut attendre dans les cahiers que les écrits mathématiques viennent en complément d'autres types de formes graphiques au moment de l'organisation des résultats des investigations. Ce qui n'est pas toujours le cas. Nous observons deux catégories de déséquilibres :

  • lorsque les écrits mathématiques sont présents dans une proportion qui dépasse le tiers des pages. C'est le cas pour les cahiers n°13, 23, 25 et 26. Les représentations du réel prennent des formes qui peuvent constituer des obstacles pour les élèves de six ans. Nous qualifions cette catégorie de style mathématique (abrégé : m) ;
  • lorsque la proportion des écrits mathématiques est très inférieure à un tiers des pages, laissant à penser que les résultats des investigations ne sont pas ou sont peu formalisés. Il s'agit des cahiers n° 7, 12, 14, 16, 17, 21 et 22. Cette catégorie de cahiers a un style analogique (abrégé : a) ;

Les cahiers de style polyphonique (abrégé : p) font une part équilibrée aux différents types d'écrits, facilitant l'accès des jeunes élèves à des représentations variées et complémentaires. Ce sont les cahiers n° 1, 2, 5, 9, 15 et 24.