Partie III
La réalisation du cahier de sciences

Dans cette partie de l'exposé, nous nous efforçons de répondre à la question : comment le cahier de sciences est-il produit et utilisé dans les classes de Cours Préparatoire ? Autrement dit, nous tentons de comprendre à quelles conditions cet outil scolaire devient instrument pour les acteurs qui y ont recours. Que savons-nous des situations pédagogiques consacrées aux activités de structuration instrumentées avec le cahier de sciences au Cours Préparatoire ? Peu de choses car ces séances ne sont jamais montrées aux visiteurs institutionnels. Pendant les vingt cinq années (1983 à 2008) durant lesquelles nous avons exercé la fonction de formatrice et observé des dizaines de situations de classes, nous n’avons jamais assisté à de telles séances, ni au Cours Préparatoire, ni dans d'autres niveaux. Ce que nous savons a priori de ces situations, c’est ce que nous avons-nous-même vécu comme enseignante. Et nos souvenirs en Cours Préparatoire, datant des années 1975 à 1980, sont vagues et éloignés des schémas didactiques d’aujourd’hui.

Analyser l'activité

Dans cette partie de l'exposé, nous tentons de répondre à des questions génériques d'ordre technique : comment le cahier est-il produit ? Comment est-il utilisé ? Comment fonctionne-t-il ? Pour atteindre cet objectif, nous analysons l'activité des élèves et des enseignants dans des situations de production et d'utilisation du cahier en nous appuyant principalement sur l'observation d'une séquence d'enseignement sur la matérialité de l'air. Cette séquence est représentative d'autres séquences que nous avons eu l'occasion d'accompagner au cours des années passées. Elle a l'avantage d'être la plus récente et la plus complètement observée. Suite à nos travaux de Master 2, il nous a semblé intéressant d'affronter des situations où les difficultés obligent les acteurs à adapter leurs comportements pour enseigner et pour apprendre. Les épreuves sont souvent plus parlantes que les réussites. Tout essai, même échoué, est déjà le signe d'un concept ou d'un schème qui essaie de se construire. (Brigaudiot, 2004 : 19).

Notre objectif est de rendre visible ce qui est a priori ne l'est pas, mieux comprendre comment, au fil de l'activité, les acteurs se transforment en transformant le réel. Pour analyser l'activité, nous empruntons à Anne Jorro (2009) quelques principes de base : décrire l'activité et la décomposer en se référant au modèle que nous avons élaboré, puis avancer l'interprétation de ce que nous comprenons de ce que font les enseignants et les élèves.