10.2.2.1 Intérêts et limites des photographies

La limite du procédé est atteinte lorsque certains enfants se perdent dans des descriptions de détail qui les font s'engluer dans le factuel et les éloignent de la formulation de l'essentiel de ce qu'il faut retenir. Puissant levier pour l'évocation, la photographie ré-imbriquent les enfants les plus fragiles dans l'action et ne leur permet pas de prendre la distance nécessaire à la perception de l'objet étudié et des moyens de l'étudier.

Si le choix d'utiliser le support de la photographie n'est pas remis en cause au sein de l'équipe des enseignants, il fait l'objet d'une réflexion sur ce qui doit figurer sur les images retenues. Il est convenu par exemple de ne pas focaliser sur un enfant en particulier. Privilégier les vues d'ensemble d'une situation ou la prise de vue de mains en train de faire. Un échange entre les enseignants de l'équipe témoigne de ce souci :

Enseignant 1 : Voici les cinq premières photos parmi celles que j'ai faites hier et que je sélectionnerais en priorité. Je les ai choisies en fonction du fait qu'on ne voit pas trop les enfants. La "lecture de ces images" pourrait provoquer une centration sur le type d'activité, illustré de façon la plus dépouillée possible du contexte.
Enseignant 2 : Je pense qu’il faudrait maintenant qu’on passe à des photos le plus décontextualisées possibles. Elles permettront aux enfants de se centrer sur l’apprentissage.’