10.4.2 Gérer la complexité des tâches et des activités

10.4.2.1 Appréhender la complexité de la tâche

En plus des quatre grands processus habituels de la production d'écrit, écrire en sciences au Cours Préparatoire mobilise des processus particuliers de spatialisation des unités symboliques et linguistiques. Noter ses idées dans les cases d'un tableau cartésien engage d'autres processus qui se conjuguent avec ceux de l'écriture sur papier libre. L'élève doit tout à la fois se rappeler ce que la maîtresse a dit de faire, manipuler les sacs pour savoir ce qu’il y a dedans, trouver l’idée de ce qui peut être dans ce sac en faisant appel à ses connaissances antérieures sur le monde, mettre en mots et en phrases ses idées, garder en tête les idées formulées, demander de l’aide pour écrire, savoir où écrire, ne pas se tromper de ligne pour "ce qu’on ressent", "ce qu’on pense" et le dessin. Et quand il y a beaucoup de mots, ça fatigue ! Et ça tient pas tout dans la case."

L'acte graphique lui-même est problématique pour certains élèves. Certaines lettres n'ont pas encore fait l'objet d'exercices d'entraînements calligraphiques. Le recours à la copie est de peu de secours, le risque étant que l'enfant produise un dessin approximatif de la lettre, obstacle à la conceptualisation de l'écriture normée. Des étayages sont nécessaires pour que les élèves soient encouragés à écrire sans être débordés par la surcharge cognitive et praxique engendrée par la production d'écrit. Les aides en ligne qu'apporte l'enseignante varient en fonction des élèves, de ce qu'ils savent faire seuls et de ce qu'ils sont jugés comme capables de faire seuls. Dans cette zone proximale de développement (Vygotski), se joue la construction de nouvelles connaissances. Les étayages prennent différentes formes : notation par l'adulte de mots au tableau ou sur des post-it selon que la demande est collective ou individuelle, dictée à l'adulte intégrale ou dictée à l'adulte participative.