12.3.3.2 Entre expérience technique et expérience intellectuelle, le langage et les signes comme instruments de mise à distance

Lorsque le sujet se distancie de l'expérience vécue en vue de conceptualiser (Charlot, Bautier, Rochex), la mise à distance passe par l'usage de symbolisations (Tisseron, 1999), gestes, codes, mots qui transforment le réel en objet d'étude. De concepts quotidiens, les concepts deviennent concepts scientifiques (Vygotski). Les savoirs dont parle le cahier de sciences, la façon dont ces savoirs sont représentés et organisés dans le cahier deviennent des signifiés à traduire pour faciliter la prise de conscience par les élèves de l’expérience intellectuelle. La construction d’une posture métacognitive passe par le recours à des artefacts signifiants. L’explicitation des champs conceptuels (Vergnaud), mobilisés, consolidés et construits dans lesquels s'inscrit la réalisation du cahier de sciences, nécessite une traduction de type méta.

Le travail de méta cognition s'exerce an moment de la réalisation des fiches, au moment de la reprise des fiches pour leur assemblage organisé dans le cahier, et au moment de la relecture du cahier dans ses usages ordinaires. Des systèmes méta spécifiques sont mobilisés dans les différentes phases du travail sans être totalement disjoints. Ils assurent la cohérence logique de l'ensemble de l'ouvrage matériel et intellectuel. A chaque reprise des fiches, des gestes, des symboles et des mots traduisent des constructions conceptuelles de niveaux différents.