Introduction

Avant Propos

A- Le Cadre Professionnel

Ce travail de recherche s’inscrit dans ma pratique professionnelle liée à l’insertion sociale des bénéficiaires du Revenu minimum dans le cadre des dispositifs d’insertion sociale mis en place par le département.

Les dispositifs d’insertion sociale sont sujets à des appels d’offre. Les institutions qui répondent au mieux au cahier des charges sont habilitées à mettre en œuvre le dispositif d’insertion pour lequel elles ont postulé.

L’institution qui m’emploie a été choisie pour mettre en place  le dispositif : Illis (Initiative Locale Pour Le lien et l’Innovation Sociale)

Ce dispositif est défini par :

  • des objectifs généraux qui doivent permettre aux personnes qui s’y engagent de trouver un accompagnement pour « favoriser l’expression et la communication, faciliter la mise en œuvre d’un projet individuel ou collectif, participer à des groupes de réflexion et d’action travaillant à la résolution de problèmes liés à la vie quotidienne et à l’environnement, trouvant ainsi une autre place citoyenne. »

Pour que ces objectifs soient atteints, le Département finance des heures d’entretiens individuels et collectifs. Il faut noter que ce dispositif a été mis en place en 2000, après le constat que : « malgré les actions d’insertion mises en place au cours des dernières années, un certain nombre de bénéficiaires du Revenu Minimum d’Insertion n’ont pu y être inscrits. Pendant ces mêmes années, d’autres ont fait des parcours en vase clos. Dans les deux cas est encouru le risque de rentrer dans un rétrécissement du champ d’activité, de relations, de pensée et d’identité.

La notion de désaffiliation selon R.Castel (perte d’appartenance à des lieux de socialisation) est souvent décalée dans le temps par rapport à la chute économique, mais se révèle tout aussi dramatique dans ses conséquences : perte de liens sociaux s’accompagnant d’un risque identitaire important, celui du sens de sa propre existence.

Les problèmes relèvent moins d’une approche psychologique des individus que de la création d’espaces intermédiaires de médiation, concourant au développement du lien social ainsi que des ressources des individus qui ne sont pas qu’économiques. »

Deux types de dispositifs de travail ont été mis en place :

  • Un dispositif d’entretien de soutien psychologique

J’avais pour mission de recevoir les allocataires du Rmi qui désiraient volontairement se faire aider dans le cadre de ces entretiens.

Le dispositif de l’entretien était le suivant : recevoir les personnes au maximum sur un an à raison d’une fois tous les quinze jours. Des entretiens tripartis étaient prévus tous les trois mois entre le référent social de l’allocataire, l’allocataire et moi-même.

Ce bilan à mi-parcours avait pour objectif d’évaluer le bien fondé de l’orientation vers un dispositif d’entretien.  Tout ce qui était énoncé à l’intérieur de l’entretien restait dans le cadre de l’entretien.

Par ailleurs un bilan triparti final était établi pour envisager d’autres types d’insertion : insertion par le travail, insertion par la formation, insertion par la santé.

  • Des dispositifs de groupe sous forme d’ateliers
    • Un atelier terre : Cet atelier se situait à l’extérieur de l’association, dans l’atelier même de la formatrice, une potière. Il s’agissait, à travers le toucher de la terre et le modelage, de faire participer les personnes à un groupe afin de favoriser les liens, de leur faire éprouver du plaisir, d’éveiller leur créativité.
    • Un atelier alphabétisation : l’objectif de cet atelier était d’apprendre à lire et à écrire à une population en majorité étrangère et gitane.
    • Un atelier de remise à niveau : Il s’agissait d’apprendre aux allocataires qui avaient été en échec scolaire à s’approprier l’écrit et la lecture pour eux et aussi de leur permettre de suivre leurs enfants dans leurs scolarités. L’atelier d’alphabétisation et de remise à niveau était basé sur la constitution de petits groupes pour permettre un suivi individuel.
    • Un atelier d’insertion par les loisirs : Cet atelier a pu voir le jour grâce à un travail partenarial entre notre institution et les assistantes sociales du secteur. Cette collaboration a porté sur la constitution du projet et sa validation auprès des organismes payeurs.  L’objectif de cet atelier était de permettre à des bénéficiaires de partir en vacances avec leurs enfants et de préparer le départ en abordant plusieurs thématiques : recherche géographique, historique, logistique, budgétaire. En dehors de l’aspect loisir, la notion de plaisir a été le fil conducteur de cet atelier. En effet, nous avons considéré que le désir de s’inscrire dans une démarche d’insertion passait en autres par le plaisir de partager avec les siens des moments de vie où les contraintes quotidiennes étaient mises entre parenthèses.
    • Un atelier de gymnastique douce. L’objectif de l’atelier était d’amener un bien être corporel à travers des mouvements d’étirement et de relaxation.

Des réunions d’équipes avaient lieu chaque semaine pour le suivi de chaque bénéficiaire.

Par ailleurs, deux comités de pilotage se tenaient dans l’année. Ces comités étaient constitués des représentants du Conseil Général, des assistantes sociales et de notre équipe de travail. Ils avaient pour objectif d’évaluer notre travail et de réfléchir aux moyens d’améliorer le dispositif d’insertion.