Le rapport à sa compagne

J’apprends que le projet de déménager n’est plus à l’ordre du jour, car il ne vit plus avec sa compagne. Paul expliqua cette séparation par un : « nous n’avions pas la même manière de voir les choses. » et parla d’elle comme d’une femme qui avait des accès de violence, qui : « est trop passionnelle. » Il poursuivit en disant qu’à la suite de cette rupture, il est allé aider son beau-frère (dans la décoration), beau-frère qui vit ailleurs ; concrètement, Paul est parti du lieu où il vivait avec sa compagne dès la rupture.

Au niveau contre transférentiel j’ai été sidérée devant le manque d’affect qui se dégageait des paroles de Paul.  Il avait évoqué sa séparation d’une manière rationnelle, en décrivant les défauts  de sa compagne.  Pas une seconde il ne s’était interrogé sur lui-même dans sa relation. Il avait mis en place une défense, où primait la rationalisation, ce qui lui permettait de ne pas éprouver des affects dépressifs.

Dans sa relation d’objet, Paul se plaignait de la violence de sa compagne, comme sa mère se plaignait de la violence de son père ;  Paul avait pris pour relation d’objet l’imago paternelle représenté par sa compagne, il était psychiquement celui qui subissait comme sa mère, sorte d’identification à la mère pour vivre sa relation à son père. Il me semble, qu’il y a là, dans une impossible identification au père, un mouvement homosexuel dans la relation d’objet. Ce que nous voulons dire, c’est la position féminine, mis en place par le sujet dans sa relation d’objet.