La structure de la pensée est ici considérée comme résultant du développement de trois types de contenants : les contenants archaïques, les contenants symboliques complexes et les contenants groupaux et culturels.
Il s’agit du développement de la pensée avant l'émergence du langage, il est généré par trois systèmes distincts au début de la vie psychique : les fantasmes, le système cognitif, le système narcissique.
Ainsi, dès les premières heures qui suivent la naissance, et certainement avant, la pensée archaïque du bébé se tisse à partir de ses interactions avec trois types d'objets : les personnes de l'entourage qu'il investit et qui l'investissent affectivement pour donner naissance à l'objet libidinal ; son corps et ses différentes parties pour construire une représentation de lui-même qui permet la constitution de l'objet narcissique ; enfin, les objets physiques de l'environnement, qui excitent sa curiosité et stimulent son désir d'emprise sur des objets épistémiques qui constituent les supports et les prototypes des apprentissages cognitifs.
Perceptions, représentations de choses et affects, constituent les transformations essentielles au moment de la pensée primitive. Mais, au cours de ses expériences, le bébé est actif, il développe des actions dans son environnement en même temps qu'il est partenaire à part entière dans le cadre de ses interactions avec les personnes de son entourage. A partir de cette relation dynamique avec son environnement, le bébé construit également des représentations de transformations qui occupent une place centrale dans le cadre de ce modèle.
Piaget J. (1947), La naissance de l'intelligence chez l'enfant, Paris, Delachaux & Niestlé, neuvième édition, 1977.
Lire sur ce propos le livre de Maury L. (1984), Piaget et l'enfant, Paris, PUF.
Op. cit. p.123.
Meltzoff A. N. et Moore K. M. (1983), "Neoborn imitate adult facial gesture", Child development, 54, p.702-709.