Il contient les schèmes et ceux-ci sont définis comme des ensembles ordonnés d'actions mentales constituant des unités comportementales susceptibles de se généraliser par assimilation d'une situation à une autre. Il s'agit d'une unité processuelle interne au sujet, ils sont subjectifs parce qu'ils sont liés à son expérience et rendent compte pour ce dernier des régularités observées dans son environnement. Les schèmes se construisent donc grâce à l'interaction de l'individu avec son environnement et déterminent ses performances dans l'ensemble de ses activités. Ils sont stockés en mémoire à long terme, ils peuvent être activés indépendamment les uns des autres.
Tous les schèmes de ce répertoire du métasujet intègrent structurellement une dimension déclenchante, contenant l'ensemble des conditions d'activation qui peuvent être remplies par une information issue de l'environnement ou par un état mental interne, et une dimension effective, c'est à dire l'opérationnalisation du schème en une action mentale ou motrice résultant de l'activation. Par ailleurs, la propriété de récursivité du schème implique dans ses effets le déroulement de schèmes connexes à l'action engagée, l'apprentissage s'opérant ainsi par la constitution de schèmes de plus en plus complexes par intégration des schèmes les plus simples.
Ce répertoire de schèmes distingue des schèmes affectifs, personnels et cognitifs193. Chacun d'eux se subdivisent en schèmes d'action et en schèmes exécutifs, mais nous ne préciserons ces notions que dans le cadre des schèmes cognitifs :
Parmi les schèmes cognitifs, Pascual-Leone J. distingue essentiellement les schèmes d'action et les schèmes exécutifs :
Nous pouvons schématiser le système subjectif avec les schèmes cognitifs par la figure ci-dessous.
L'ensemble de ces répertoires construits par le sujet évolue tout au long de sa vie, puisque tous les schèmes varient en complexité et qu'à tout moment l'ensemble des schèmes d'un répertoire total sont activés même si seuls ceux concourant au développement de l'action entrent en application. Pascual-Leone L. introduit ici la notion de champ d'activation issue des théories du traitement de l'information, mais il complète sa proposition par l'intervention des opérateurs silencieux qui auront un rôle déterminant sur l'activation des schèmes.
Curieusement, nous retrouvons ici une classification des systèmes de schèmes chez Pascual-Leone J. qui rappelle la classification des contenants de pensée proposée par Gibello B. (contenants fantasmatiques, contenants narcissiques et contenant cognitifs). Même si ces deux auteurs appartiennent à des champs épistémologiques très différents et que les deux conceptualisations ne sont évidemment pas superposables, il est intéressant ici de noter ce qui pourrait apparaître comme des points de convergences entre, d'une part une approche strictement cognitive et, d'autre part un modèle intégrant le cadre de la psychologie dynamique.
Gibello B. (2004), "Corps, pensée et représentation de transformation", Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, 52, pp. 356-364.
Op. cit., p. 333.