L'opérateur I (inhibition)

L'opérateur I joue le rôle d'un filtrage de l'attention associé à l'opérateur M et représente la capacité d'inhiber les schèmes non pertinents avec la résolution de la tâche cognitive et qui avaient été activés spontanément par les caractéristiques de la situation. Son corollaire est constitué par un opérateur de désinterruption (Id) qui permet d'annuler les effets de l'inhibition. Comme l'opérateur M, il est indépendant du contenu et son action est contrôlée par les schèmes exécutifs. D'ailleurs son efficience croît avec le développement de ces schèmes puisque c'est l'expérience qui conduira d'autant plus à déterminer la pertinence d'un schème que celui-ci a déjà été retenu avec succès lors d'actions précédentes se rapportant au même type de situation. Aussi, comme l'avance de Ribaupierre A. (1983), c'est l'accroissement de l'intensité et de l'efficacité de l'action de cet opérateur qui permettrait d'expliquer la supériorité des enfants les plus âgés à l'intérieur d'une même période de deux ans dans le cadre des stades successifs de la croissance de l'espace mental (M). Cet opérateur présente un intérêt incontestable en venant compléter la compréhension du développement de "l'attention mentale" en complément de l'opérateur M. En effet, on peut considérer que la capacité attentionnelle soit contrainte à la fois par des éléments ayant trait à l'énergie disponible, accordée à une centration mentale, en même temps qu'interviendrait un système intéressé par le tri à l'intérieur de l'ensemble des schèmes activés. L'effet de I permet ainsi l'allocation de ressources aux différents schèmes nécessaires pour réaliser une tâche donnée tout en inhibant le déclenchement d'autres schèmes.