2.5.3. L'organisation fonctionnelle du métasujet.

Le cerveau possède une plasticité remarquable, plus particulièrement au cours des premières années de la vie, mais également tout le long de la vie. Cette plasticité adaptative lui permet d'intégrer en permanence des connaissances nouvelles et de modifier ses structures fonctionnelles au cours des expériences. Cette plasticité est étroitement dépendante de sa capacité d'attention mentale qui ne doit pas être confondue avec la capacité de la mémoire de travail, ou mémoire active, telle qu'elle est développée dans les théories des Sciences du Traitement de l'Information (STI). Ce système d'attention mentale proposé par la T.C.O. est un système complexe qui comporte plusieurs niveaux d'intervention simultanément et séquentiellement.

Une situation donnée active un répertoire de schèmes dénotés H*, à l'intérieur du répertoire H comprenant des schèmes cognitifs, affectifs et personnels, chacun d'eux se subdivisant en schèmes figuratifs, opératifs et exécutifs. Le métasujet code tout d'abord l'input par un ensemble de schèmes de contenu (construits suite à l'activation de l'opérateur C) et de structures LC automatisées (construite suite à l'application de l'opérateur LC). Cette première activation conduit à des choix affectifs et personnels qui solliciteront les schèmes exécutifsleur correspondant. Notons qu'au même moment l'opérateur Fs est mobilisé en vue de renforcer le poids d'activation des schèmes filtrés dans le champ H*.

En fonction de ce pattern d'activation, le sujet peut produire une réponse :

Ainsi, la théorie permet de distinguer un niveau de fonctionnement de type préattentionnel et un niveau de fonctionnement attentionnel. Le premier concerne un fonctionnement automatique qui ne nécessite pas d'énergie mentale pour se dérouler dans la mesure où les schèmes activés pour résoudre un problème sont directement appliqués à ce problème, sans traitement cognitif explicite. Le second, au contraire, suppose un fonctionnement contrôlé ou stratégique, nécessitant des ressources attentionnelles. Ce type de fonctionnement est mis en œuvre intentionnellement par le sujet en fonction des buts visés, le contrôle et le déroulement de l'action via les opérateurs et les schèmes dont il dispose.

Ainsi, toutes les situations rencontrées par l'enfant s'intègrent à l'expérience du métasujet et participent à la construction de schèmes se complexifiant au contact de l'environnement et vectorisant le développement. Tout au long de ce développement l'allocation de ressource M tiendra une place déterminante car, dans ce modèle, c'est l'augmentation quantitative de M qui conduira aux changements qualitatifs. "Ces changements qualitatifs sont rendus possibles par la plus grande complexité des structures (structures LM en particulier) que l'augmentation de la puissance M permet de construire 199 ." de Ribeaupierre A. (1983).

Notes
199.

Op. cit., p. 343.