3.2.2.3. L'évaluation de l'espace mental et de l'opérateur d'apprentissage : le C.S.V.I.

3.2.2.3.1. Description

Il s'agit de présenter à l'enfant des figures géométriques246 à partir d'un micro-ordinateur (annexe 5, reproduction simplifiée ci-dessous). Ces figures sont composées de plusieurs caractéristiques possibles, dites "instances positives", chacune de ces caractéristiques est associée à une réponse motrice de la part de l'enfant. Dans cette version, il s'agit pour l'enfant de pointer sur un clavier en carton une touche représentée par une figure particulière parmi un ensemble de sept figures possibles.

Les sept paires associées de type Stimulus-réponse que l'enfant doit apprendre sont les suivantes :

  • Instance "Carré" : Pointer le demi-cercle marron.
  • Instance "Rouge" : Pointer le demi-cercle noir.
  • Instance "Grand" : Pointer le demi-cercle blanc.
  • Instance "Contour de la forme en pointillés" : Pointer le demi-cercle orange.
  • Instance "Présence d'un cercle au centre de la figure" : Pointer le losange orange.
  • Instance "Présence d'une croix au centre de la figure" : Pointer le losange noir.
  • Instance "Contour de la forme en continu" : Pointer le losange blanc.
Figure 1 : Matériel composant le C.S.V.I.
Figure 1 : Matériel composant le C.S.V.I.

Le C.S.V.I. comporte trois phases : une phase d'introduction, une phase d'apprentissage et d'entraînement, et enfin une phase-test (voir les consignes détaillées en annexe 4) :

  1. Au cours de la phase d'introduction, chaque instance positive est montrée à l'enfant en même temps que la réponse motrice associée (voir clavier-réponses ci-dessus). Chaque présentation d'une instance positive est immédiatement suivie de deux instances négatives, puis de nouveau de l'instance positive afin de vérifier que l'enfant a bien perçu le caractère spécifique lié à cette instance. Les sept instances sont ainsi présentées à l'enfant (voir les sept instances ci-dessus).
  2. Au cours de la phase d'apprentissage, on présente à l'enfant des figures géométriques contenant à chaque fois une des instances préalablement présentées et l'enfant doit fournir la réponse motrice associée à cette instance (annexe 6). Parfois, la figure affichée sur l'écran peut ne comporter aucune des instances positives. Dans ce cadre, l'enfant se trouve donc en position de ne devoir fournir aucune réponse. Cette phase d'apprentissage est divisée en cycles d'apprentissage où chaque cycle est composé de 8 présentations de figures géométriques dont sept comportent une instance positive et nécessitent une réponse de la part de l'enfant. A chaque cycle, toutes les instances positives sont présentées au sujet, l'ordre d'affichage étant aléatoire. La phase d'apprentissage prend fin lorsque l'enfant répond correctement à la présentation de 6 cycles successifs avec un maximum de 3 erreurs. Le nombre de cycles d'apprentissage nécessaires pour que l'enfant maîtrise les sept paires d'association stimulus réponse est comptabilisé et détermine sa vitesse d'apprentissage : les performances de l'enfant correspondent au nombre de cycles d'apprentissage nécessaires.
  3. La phase-test proprement dite ne peut commencer que si les conditions de l'apprentissage sont remplies. L'enfant est revu une quinzaine de jour après la séance d'apprentissage et une série d'au moins six cycles est présentée à nouveau pour vérifier que l'apprentissage est bien intégré par l'enfant. Le nombre de cycles nécessaires au cours de cette deuxième séance fournit une information sur la manière dont l'apprentissage a été conservé par l'enfant. Les performances de l'enfant correspondent au nombre de cycles d'apprentissage nécessaires.

Ensuite, une phase préalable d'introduction à la phase-test est d'abord proposée, au cours de laquelle on présente à l'enfant des figures "composées" (voir ci-dessus les exemples d'items de classe "six" et "deux"). L'enfant peut ainsi se préparer à fournir les réponses motrices correspondant à plusieurs instances positives. La phase test proprement dite commence après cette phase de présentation comprenant plusieurs items.

Cette phase est administrée en deux passations consécutives (30A et 30B, voir annexe 7), avec un bref temps de repos entre les deux séries, mais parfois les deux passations se font en 2 séances distinctes (la quasi-totalité des enfants n'a eu recours qu'à une seule séance). Les figures composées sont de complexité variable en fonction du nombre de stimuli de base qui les composent, sachant que les figures les plus complexes de la version simplifiée à sept instances comprennent 6 stimuli.

Ainsi, chaque item de la phase-test peut être classé en item de classe 2 à 6 en fonction du nombre d'instances positives qui le compose et la fréquence des différentes classes d'items dans cette phase détermine la discriminabilité des mesures de k. Le nombre de bonnes réponses fournies par le sujet à un item détermine la classe de sa réponse (annexe 8). Les probabilités théoriques du nombre de réponse rappelées par classe d'item seront calculées à partir du modèle probabiliste de Bose-Einstein.

Notes
246.

L'outil utilisé dans le cadre de cette recherche est une adaptation française du C.S.V.I. mis au point par Pascual-Leone J. Il s'agit de la version de Anik de Ribeaupierre, professeur de psychologie, faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Centre interfacultaire de gérontologie, Université de Genève, Suisse. L'adaptation a été réalisée par Roulin J. L. (1992), enseignant-chercheur à l'université de Savoie, Chambéry.