La mesure de l'interférence.

Rappelons le principe de la phase d'interférence. Nous présentons maintenant à l’enfant un bonhomme à tête (rond) rouge ou bleue munie d’un chapeau (triangle) rouge ou bleu ; nous avons donc quatre situations possibles ; deux situations de convergence (tête et chapeau rouges ou tête et chapeau bleus) et deux situations divergentes (la tête et le chapeau ne sont pas de la même couleur). L’enfant doit donner le plus rapidement possible la couleur de la tête du bonhomme et ce, quelle que soit la couleur du chapeau. Lorsque la couleur du chapeau est différente de celle de la tête du bonhomme, il s'agit d'une situation d'interférence.

L’enfant dispose de 36 essais : 16 essais destinés à l'initiation, puis 10 essais convergents (tête et chapeau de couleur identique) et 10 essais divergents (tête et chapeau de couleurs différentes).

Une ANOVA réalisée avec un facteur inter (groupe), un facteur intra (temps de réponse) à deux modalités (convergent versus divergent), et une covariable (âge) montre un effet du groupe [F (2,98) = 24.765, p < 0.001], pas d'interaction avec l'âge ou avec le groupe.

Graphique 17 : Comparaison des temps de réaction, à l'épreuve d'interférence en situation divergente (inter-D-tps) et convergente (inter-C-tps), entre les trois groupes ; dysharmonies psychotiques (A), dysharmonies évolutives (B), groupe témoins (C).
Graphique 17 : Comparaison des temps de réaction, à l'épreuve d'interférence en situation divergente (inter-D-tps) et convergente (inter-C-tps), entre les trois groupes ; dysharmonies psychotiques (A), dysharmonies évolutives (B), groupe témoins (C).

Il n'y a pas d'écart significatif entre les deux types de situation pour un même groupe ; en fait, tous les enfants se montrent peu sensibles à l'interférence introduite par le test en situation divergente car les deux situations font l'objet d'un traitement cognitif supplémentaire (les trois groupes sont plus lents que lors de la phase d'apprentissage). Par contre, la différence entre les groupes apparaît à partir des temps de réaction. En post hoc (Tukey), toutes les moyennes des groupes sont différentes deux à deux. Les dysharmonies psychotiques sont les enfants les plus lents. Ils sont significativement plus lents que les dysharmonies évolutives. Les témoins sont les sujets significativement les plus rapides. Autrement dit, les enfants de la population clinique sont pénalisés sur cette tâche qui introduit un traitement cognitif supplémentaire, les enfants psychotiques plus que les enfants présentant une dysharmonie évolutive.