La mesure de l'inhibition.

Rappel du principe de la phase d'inhibition de l'épreuve couleur : on présente à l’enfant deux bonhommes simultanément. La couleur des "chapeaux" (triangles) peut être identique (mode convergent) ou différente (mode divergent) de la couleur de la "tête". Au centre de l’écran, il y a un "chapeau" (bleu ou rouge) de référence. L’enfant doit répondre la couleur du "bonhomme" (la tête) qui porte le "chapeau"présenté au centre de l’écran.

Etant donnée la difficulté relative de cette troisième phase, il est nécessaire de comparer les performances respectives de réussite ou d'erreur des trois groupes au cours de cette situation d'inhibition. Une ANOVA réalisée avec un facteur inter (groupe), un facteur intra (nombre de bonnes réponses), et une covariable (âge), montre que les trois groupes ne sont pas différents et que les sujets des deux groupes cliniques n'ont pas été significativement en échec dans cette phase de l'épreuve [F (2,98) = 2.098, NS]. Même si les performances réalisées par les témoins semblent malgré tout légèrement supérieures à celles réalisées par les enfants des groupes cliniques.

Graphique 18 : Comparaison du nombre moyen de bonnes réponses au cours de la phase d'inhibition (inh-br) de l'épreuve couleurs, entre les trois groupes ; les dysharmonies psychotiques (A), les dysharmonies évolutives (B), les témoins (C).
Graphique 18 : Comparaison du nombre moyen de bonnes réponses au cours de la phase d'inhibition (inh-br) de l'épreuve couleurs, entre les trois groupes ; les dysharmonies psychotiques (A), les dysharmonies évolutives (B), les témoins (C).

Par contre, lorsque l'on compare les performances des trois groupes sur les temps de réponses en situation convergente et en situation divergente, les résultats sont nettement plus contrastés. Une analyse de variance réalisée avec un facteur inter (groupe), un facteur intra (temps de réaction) à deux modalités (divergent/convergent), et une covariable (âge), montre un effet du groupe [F (2, 93) = 6.760, p < 0.01], une interaction divergence/convergence *groupe et une interaction divergence/convergence*âge.

Graphique 19 : Comparaison des temps de réaction au test d'inhibition en situation divergente (inh-d-tps) et en situation convergente (inh-C-tps) entre les trois groupes : dysharmonies psychotiques (A), dysharmonies évolutives (B), témoins (C).
Graphique 19 : Comparaison des temps de réaction au test d'inhibition en situation divergente (inh-d-tps) et en situation convergente (inh-C-tps) entre les trois groupes : dysharmonies psychotiques (A), dysharmonies évolutives (B), témoins (C).

L'interaction div./conv.*groupe est liée au fait que les trois groupes améliorent significativement leurs performances entre les deux situations (convergence/divergence), le processus d'inhibition cognitive est donc effectif pour les trois groupes (ce qui est cohérent avec les résultats précédents portant sur le nombre d'erreurs). Une analyse post hoc (Tukey), montre que seul le groupe des dysharmonies psychotiques (A) produits des performances inférieures au groupe témoins (C) en situation de divergence. Par contre les trois groupes ne se différencient pas en situation de convergence. Autrement dit, il n'y a pas de différence entre les performances réalisées par les dysharmonies évolutives et les témoins en situation d'inhibition. Seuls les enfants psychotiques ne sont pas au même niveau que les témoins sur la mesure de l'opérateur d'inhibition.