3.4.3.3. L'alerte phasique et le go-nogo.

Il est important d'observer ici la manière dont les trois groupes (A, B, C) se différencient à partir de l'alerte phasique , testqui repose sur la mesure du mécanisme le plus élémentaire de cette recherche puisqu'il s'agit de recueillir un temps de réaction à l'apparition d'un stimulus. Les enfants psychotiques sont les enfants les plus lents et les témoins les plus rapides, de manière homogène au cours des trois situations expérimentales. Par contre, les enfants du groupe B vont faire preuve de la mise en œuvre de processus plus mobiles que les enfants du groupe A en augmentant progressivement leurs performances au cours des trois situations et atteindre, in fine, des résultats identiques à ceux du groupe témoin. Mais leurs performances sont à nouveau inférieures à celle des témoins lorsqu'il s'agit d'inhiber la réponse motrice au cours du go-nogo, bien que ces performances restent supérieures à celles des dysharmonies psychotiques.

Si l'on s'intéresse maintenant au nombre d'erreurs commises par chacun des groupes au cours du go-nogo, nous constatons une nouvelle fois que les performances des enfants du groupe B ne sont pas significativement différentes de celles des témoins. Rappelons qu'une erreur est constituée par une fausse alarme, c'est à dire que le sujet a répondu alors qu'il ne devait pas répondre. Ce type d'erreur traduit donc un défaut d'inhibition. Les enfants psychotiques commettent plus d'erreurs que les autres groupes, ils montrent donc ici leur difficulté à mettre en œuvre le processus d'inhibition lui-même. C'est la raison pour laquelle les observations reposant sur l'effet d'inhibition (go-nogo moins alerte phasique sur alerte phasique) ne sont pas significatives concernant ce groupe. Par contre, les dysharmonies évolutives mettent en œuvre le processus d'inhibition et ce processus est d'autant plus effectif qu'il montre un coût cognitif supérieur à celui des témoins. Contrairement à la mesure de l'espace mental et de l'opérateur d'apprentissage, les deux groupes cliniques se singularisent à partir de la mesure de l'inhibition. Ces deux groupes produisent des performances plus faibles que les témoins, mais les enfants psychotiques représentent le groupe qui rencontre le plus de difficultés pour la mise en œuvre de cet opérateur. Les performances observées à l'épreuve couleurs vont d'ailleurs confirmer ces observations.