4.1.2.2. L'analyse des processus cognitifs.

Dans un premier temps, nous reprendrons les données caractérisant ses performances au niveau élémentaire, avant de prolonger nos observations dans le cadre de la mise en jeu des processus cognitifs complexes à partir des évaluations classiques.

4.1.2.2.1. Au niveau des mécanismes élémentaires.

Tableau 6 : Performances de Nicolas et moyennes des performances de son groupe clinique de référence pour : l'apprentissage, l'espace mental, l'alerte phasique, le go-nogo, l'interférence et l'inhibition.
Tableau 6 : Performances de Nicolas et moyennes des performances de son groupe clinique de référence pour : l'apprentissage, l'espace mental, l'alerte phasique, le go-nogo, l'interférence et l'inhibition.

Nous comparerons les performances réalisées par Nicolas avec les performances moyennes réalisées par son groupe clinique de référence :

  • L'apprentissage du code du CSVI est réalisé en 17 cycles alors que la moyenne des performances du groupe représente 12 cycles. L'apprentissage initial du code est donc plus difficile pour lui puisqu'il fait partie des 4 enfants de ce groupe qui utiliseront plus de 15 cycles pour intégrer les 7 associations stimulus / réponse. Par contre, l'apprentissage est de bonne qualité puisque le rappel utilise le minimum de cycle autorisé par le test, à savoir 6 cycles. En d'autres termes, Nicolas s'est montré plus lent pour l'intégration du code, mais nous notons une excellente permanence des liens associatifs dans le temps.
  • La valeur de K correspond bien aux prédictions établies par le modèle théorique puisque l'espace mental observé (3) est conforme aux performances attendues pour l'âge (3). Nous pouvons donc considérer que l'espace mental est bien préservé chez cet enfant qui montre par ailleurs des troubles importants de la personnalité et du développement.
  • Si les temps de réaction pour l'alerte phasique, le go-nogo et l'interférence sont très légèrement plus importants que la moyenne des performances réalisées par le groupe clinique (donc le sujet est plus lent), nous ne pouvons pas déduire de ce constat que les résultats de Nicolas ne sont pas représentatifs de son groupe d'appartenance puisqu'il faut tenir compte ici de la différence d'âge entre le sujet (7,33) et l'âge moyen du groupe (9,22), soit un écart de deux années. Il faut en effet rappeler que les métaconstruits, dans la théorie des opérateurs constructifs, sont des opérateurs développementaux et que leur niveau de performance augmente en fonction de l'âge. Nicolas est plus jeune, il est donc logique que les temps de réactions soient un peu plus longs.
  • Par ailleurs, nous observons que l'introduction du go-nogo, rapporté à l'alerte phasique, provoque une augmentation du temps de réaction de 85% contre 92% pour le groupe de référence. Le sujet et le groupe se comportent donc de manière quasi identique dans cette situation.
  • De la même façon, le sujet et le groupe se montrent insensibles à l'introduction d'un critère divergence / convergence en situation d'interférence.
  • Enfin, il est constaté que Nicolas est aussi performant que son groupe clinique à l'épreuve d'inhibition et ce, malgré l'écart d'âge : 2689 ms contre 2757 ms. Ce résultat s'explique par le fait que le sujet ne marque pas de différence de traitement entre les situations de divergences et les situations de convergences dans cette épreuve, alors que son groupe clinique accuse une augmentation substantielle du temps de réaction en situation de divergence.

Au total, le profil de performance de Nicolas est assez conforme aux performances réalisées par son groupe clinique bien que le sujet soit plus "résistant" à l'apprentissage du CSVI, mais plus efficace dans l'épreuve d'inhibition. Par rapport à la population témoin, s'il est beaucoup plus lent au cours du premier apprentissage (17 cycles contre 9,61 cycles pour les témoins), ses performances sont équivalentes aux témoins pour le rappel d'apprentissage, l'espace mental et l'inhibition. L'évaluation des mécanismes élémentaires nous permet donc d'observer des performances qui, sans être parfaitement au niveau de la population générale révèlent des compétences bien préservées dans le contexte psychopathologique qui caractérise les troubles présentés par cet enfant. Qu'en est-il maintenant de l'évaluation des processus cognitifs complexes ?