4.2.1.2 Analyse des processus cognitifs.

Reprenons les données caractérisant les performances de cet enfant au niveau des processus élémentaires avant de prolonger les observations dans le cadre de la mise en jeu des processus cognitifs complexes.

4.2.1.2.1. Au niveau des mécanismes élémentaires.
Tableau 8 : Performances de Simon et moyennes des performances de son groupe clinique de référence pour : l'apprentissage, l'espace mental, l'alerte phasique, le go-nogo, l'interférence et l'inhibition.
    Apprentissage Espace mental Alert phas et go-nogo Interférence Inhibition
  Age Nb_cycle_1 Nb_cycle_2 k k_attendu delta_k AP_Tot go_tot go/ap Int_tps Int_D/C Inh_tps inh_d/c
Simon 7,83 13 8 3 3 0 984 1536 1,56 1403 1,64 3200 1,46
Dysh. Psychotiques 8,94 12 8 3 3,50 0,50 599 1026 1,71 1160 1,07 4207 1,70

Tout d'abord, nous constatons que le profil des performances réalisées par Simon s'avère globalement très proche des performances moyennes réalisées par les dysharmonies psychotiques :

  • L'apprentissage du code du CSVI est réalisé en 13 cycles et le rappel (8 cycles) correspond au nombre moyen de cycles pour le groupe de référence. Les caractéristiques fonctionnelles de l'apprentissage sont ici très représentatives des performances moyennes réalisées par les enfants psychotiques.
  • La valeur de K correspond aux prédictions du modèle et l'espace mental observé (3) est conforme aux performances attendues compte tenu de l'âge de Simon. Nous pouvons donc considérer ici que l'espace mental est relativement bien préservé chez cet enfant qui montre par ailleurs des troubles importants de la personnalité et du développement.
  • Si les temps de réaction pour l'alerte phasique, le go-nogo, l'interférence sont légèrement plus importants que la moyenne des performances réalisées par le groupe clinique, il faut nuancer ce constat et tenir compte de l'écart d'âge. Rappelons que ces opérateurs sont des opérateurs développementaux et que les niveaux de performances varient selon l'âge. Simon est en effet un des plus jeunes enfants de son groupe, il est donc logique qu'il soit un peu plus lent.
  • Nous observons aussi que l'introduction du go-nogo provoque une augmentation de son temps de réaction de 56 % et que ce même temps de réaction augmente également en situation de divergence, tant pour l'interférence (64%) que pour l'inhibition (46%). Mais ces pourcentages sont globalement plus faibles pour Simon que pour son groupe de référence, il paraît donc moins pénalisé par la mise en jeu du processus d'inhibition.
  • D'ailleurs, nous constatons que le temps de réaction de Simon à l'épreuve d'inhibition est nettement plus court que le temps moyen du groupe clinique : 3200 ms contre 4207ms, soit pratiquement une seconde d'écart. Les performances de Simon sont donc assez nettement supérieures aux performances moyennes de son groupe clinique pour l'épreuve d'inhibition.

Au total, l'évaluation des mécanismes élémentaires nous permet de recueillir des performances qui, sans être au niveau de la population générale (voir groupe témoin), montrent des potentialités relativement bien préservées, malgré le contexte psychopathologique qui caractérise les troubles présentés par Simon. Qu'en est-il de l'évaluation des processus cognitifs complexes ?