4.2.2.1.3. L'inhibition.

Du point de vue de l'inhibition, Nicolas obtient des performances supérieures à celles de Simon et proches de celles produites par les témoins. La hiérarchie entre les trois groupes de référence est donc ici respectée (voir graphique 19, page 194). Les dysharmonies évolutives ne se différencient pas des témoins sur cet opérateur, alors que les enfants psychotiques, sans échouer à l'épreuve, sont les plus pénalisés. Au niveau des mécanismes élémentaires, l'inhibition est le seul opérateur qui distingue significativement les performances entre les deux groupes cliniques et qui fait apparaître une spécificité des dysharmonies psychotiques.

Avec l'apprentissage et la mesure d'espace mental, l'épreuve d'inhibition sollicite des stratégies conscientes chez l'enfant, seules capables de déjouer le conflit cognitif que le test met en scène. En effet, rappelons que l'enfant doit désigner la couleur du bonhomme qui porte le chapeau présenté au centre de l'écran, sachant que la couleur du bonhomme peut être identique ou différente (inhibition) de la couleur de la référence. Pour répondre et inventer une stratégie dans ce type de tâche, il est nécessaire de conserver activement un certain nombre d'informations perceptives selon la consigne d'inhibition intégrée par l'enfant. Or, cette capacité à rompre avec un automatisme de la pensée, à sortir de l'habitude mentale acquise lors de la phase d'apprentissage de l'épreuve pour tenir compte d'une nouvelle règle, repose nécessairement sur la mise en œuvre de processus conscients et intentionnels. Ici encore, seul le traitement conscient est associé aux capacités de contrôle stratégique et d'innovation mentale qui sous-tendent l'invention et l'élaboration de nouvelles formes de représentations mentales. Or, c'est dans le cadre de cette démarche que l'enfant psychotique se montre plus lent.