II. Le pastiche de flaubert dans les Tales of Unrest

Conrad était un grand admirateur de Flaubert et il prisait tout particulièrement les Trois Contes. En 1899, Conrad voulant faire un recueil qui rassemblerait « Youth », « Heart of Darkness » ainsi que « Lord Jim », il fit la suggestion suivante à William Blackwood: « Why not: “Three Tales” by Joseph Conrad. Flaubert (mutatis mutandis) published Trois contes »695. Ford Madox Ford a également souligné que Conrad connaissait par cœur les deux premiers contes, à savoir « Un cœur simple » et « La légende de saint Julien l’Hospitalier »696.

Malgré l’enthousiasme de Conrad pour les Trois Contes, les Tales of Unrest ne sont pas des pastiches des Trois Contes. L’hypotexte ne se restreint donc pas aux Trois Contes, il s’étend à l’œuvre de Flaubert dans son ensemble697.

De plus, le pastiche de Flaubert dans les récits de Tales of Unrest n’est pas un pastiche intégral puisque Conrad ne pastiche pas uniquement Flaubert. Zola et Maupassant sont également pastichés. Mais concentrons-nous sur le pastiche de Flaubert.

Notes
695.

Joseph Conrad, The Collected Letters of Joseph Conrad, (Cambridge, Cambridge University Press, 1986), II, p. 167.

696.

« During their collaboration they [Ford Madox Ford and Joseph Conrad] discovered that they both “had Félicité, St Julien l’Hospitalier, immense passages of Madame Bovary , La Nuit, Ce Cochon de Morin, and immense pages of Une Vie by heart or so nearly by heart that what the one faltered over the other could take up” (Ford Madox Ford, Joseph Conrad: A Personal Remembrance, (London, Duckworth, 1924), pp. 35-36)» (Hervouet, 1990 : 10).

697.

À l’exception des œuvres « de jeunesse » que Conrad n’a pas pu lire puisqu’elles ont été publiées pour la première fois en 1910 dans l’édition Conard des Œuvres Complètes.