2.3.2.3. Modèle de la production orale : discussion

Un des aspects centraux du modèle de Levelt, auquel nous adhérons, est l’attention donnée au locuteur qui est au centre du langage. Le langage apparaît comme un instrument de communication que le locuteur utilise différemment selon le contexte et le but communicationnel de la situation d’énonciation. La prise en considération du contexte de production est essentielle (elle apparaît surtout au niveau du conceptualisateur et du formulateur). Le locuteur construit son message en fonction de la situation discursive, aspect essentiel à la cohérence d’une production. Les choix linguistiques du locuteur sont, de plus, liés à la syntaxe, à la sémantique et à la pragmatique.

La pragmatique est mentionnée au niveau du modèle de discours et des connaissances encyclopédiques et de la situation : y sont regroupées les connaissances relatives à la situation d’énonciation (qui sont les participants du message, quel est la thématique, etc.). La pragmatique se retrouve également au niveau du message préverbal dans lequel interviennent également des notions comme la structure informationnelle.

Ainsi, selon les critères sémantiques, la situation pragmatique, le contexte de communication et l’intention communicative, le locuteur choisit un encodage spécifique et adapté. Nous pouvons étendre la notion de contexte de production aux différents types de textes produits par les participants de notre étude (Texte narratif/expositif, oral/écrit). Nous savons que, selon le type de discours, le locuteur mobilise des connaissances spécifiques. Lorsqu’il produit un texte, il sollicite des connaissances relatives à la structuration conventionnelle de ce type de texte et effectue le modèle mental de son message. Ainsi, selon le type de texte, les enfants de notre étude feront sans doute des choix linguistiques différents. De plus, la structure syntaxique du message se fait par le biais de la sélection d’items lexicaux dans le lexique mental tout en prenant en considération l’interprétabilité des référents. Le type de référent à introduire, son accessibilité, le contexte de production, etc. sont des facteurs influençant les choix linguistiques des individus (Levelt, 1989). L’utilisation d’un SNL ou d’un pronom dépend alors de la capacité linguistique du locuteur à gérer tous ces facteurs.