2.4.1. Quel type de texte ?

Dans notre travail, le contexte de production renvoie aux deux modalités du langage, orale et écrite, ainsi qu’au type de texte. Nous avons décidé de travailler sur deux types de textes : la narration et l’exposition.

Ces deux types de textes appartiennent tous deux à la catégorie des textes non procéduraux à distinguer des textes procéduraux qui disent comment faire (Tijus, 2001). Nous pouvons donner comme exemple de textes procéduraux les notices techniques, les manuels d’utilisation ou les énoncés de résolution de problèmes. Les textes non procéduraux, pour lesquels une typologie est faite par rapport au contenu des textes, correspondent à tous les autres types de textes. Nous retrouvons le descriptif, le narratif et l’expositif (Brewer, 1980) et l’argumentatif (Tijus, 2001). Le texte descriptif est associé à la perception de scènes statiques ; le texte narratif est lié aux évènements se déroulant dans le temps et reliés par des chaînes chronologiques ou causales ; le texte argumentatif vise à remporter l’adhésion d’interlocuteurs à un point de vue ; le texte expositif propose des points de vue en faisant intervenir des processus logiques abstraits (tels que l’induction, la classification ou encore la comparaison). Ce dernier type de texte représenterait le type de discours mettant le plus en jeu le langage académique, à savoir la langue de scolarisation (Boscolo, 1990 ; Johansson, 1999).

Si le texte expositif et le texte narratif sont tous deux des textes non procéduraux, il n’en reste pas moins qu’ils caractérisent des discours spécifiques. S’opposent la narration et le discours logico-scientifique, reflétant des modes de pensée bien distincts (« two distinct modes of thought » de Ravid et Berman, sous presse ; Bruner, 1986), ce qui a des répercussions sur les choix linguistiques des locuteurs/scripteurs (Bruner, 1986 ; Ravid et Berman, sous presse). Il semble ainsi indispensable de les définir davantage.