2.4.2. Les types de textes narratif et expositif 

2.4.2.1. La structure des textes narratif et expositif

Les types de textes narratif et expositif ont des structures différentes. Le texte narratif, prototypique est constitué des parties suivantes (Labov, 1976, 1978 ; Labov et Waletzsky, 1967) : (a) le résumé, (b) les indications, (c) le développement, (d) l’évaluation, (e) le résultat ou la conclusion, (f) la chute. Un locuteur débute sa narration par un résumé puis, après avoir donné des indications sur le lieu, les personnes, l’activité, il enchaîne avec le récit proprement dit. Le locuteur termine sa narration par une conclusion et une chute, à travers laquelle il peut faire passer une morale d’ordre général. Tout le long de sa production, le locuteur emploie un procédé indiquant « le propos de son histoire, sa raison d’être » (Labov, 1978:471), les évaluations. Cette macrostructure narrative a été analysée par bon nombre de chercheurs, en se concentrant davantage sur le développement que sur les évaluations (Labov, 1978). Ainsi, nous trouvons d’autres schématisations de ce type de texte telles que celle d’Adam et Revaz (1996) qui parlent de macro-propositions narratives (Pn) (Figure 9). Cette organisation sous-jacente est censée guider « la compréhension et la production des récits » (Fayol, 1987:223 ; Mandler, 1982).

Figure 9 : Le schéma narratif canonique (Adam et Revaz, 1996), Pn = macro-proposition narrative

La figure ci-dessus présente les éléments essentiels de schéma narratif constitué d’une situation initiale, d’un nœud déclencheur, d’une action et/ou d’une évaluation, d’un dénouement et d’une situation finale dans laquelle nous pouvons retrouver par exemple une morale. L’activation de ces divers composants dépend évidemment autant « de la connaissance du déroulement lui-même que de celle de celui à qui s’adresse la narration » (Fayol, 2000:187).

Si le texte expositif est très difficilement schématisable, trois constituants à ce type de texte peuvent, néanmoins, être proposés (Katzenberger, 2004, 2005) : (a) l’introduction, qui aurait pour rôle d’introduire et de présenter le thème de la production ; (b) le corps de la production, dans lequel le scripteur développerait ses idées sur une thématique donnée ; et, (c) la conclusion, qui terminerait le texte. Prototypiquement, ces trois parties devraient être présentes dans les productions des locuteurs/scripteurs. Ces trois constituants impliquent différents mouvements : la thématisation (expand), l’expansion (enlarge-on), la transition (move-on), l’unification (unitize) et l’arrêt (stop) (Britton, 1994). La thématisation est le mouvement principal de ce type de discours qui permet le développement d’une thématique. l’expansion est un mouvement permettant de compléter la thématisation en développant une idée précise. La transition se situe en général entre deux expansions ; il s’agit d’une transition entre un point précis et un autre. Il peut être introduit par des formes linguistiques telles que le point suivant traite de …. L’unification peut également suivre l’expansion, il permet de réduire le contenu en mémoire dans le but de préserver l’unification du texte. Il peut apparaître sous une structure comme en résumé, le phénomène X est causé par Y… . L’arrêt clôture le discours.

Ces deux types de textes se définissent alors comme ayant des structures bien différentes. Cette différence est accentuée lorsque nous regardons plus précisément les caractéristiques de chacun de ces textes.