2.5. L’interface type de texte/modalité

Dans les parties précédentes de ce chapitre, ont été abordées diverses notions en lien étroit avec le contexte de production. Rappelons que, par contexte de production, nous entendons, dans cette étude, modalité de production (oral/écrit) et type de texte (narratif/expositif).

Trois notions sont étroitement liées au contexte : le registre, le genre et le mode (Berman, 1999a, 1999b ; Halliday, 1985 ; Halliday et Hasan, 1976/1989 ; Ravid, 2000 ; Ravid et Tolchinsky, 2000, 2002). Ces trois dimensions – registre, genre et modalité - sont essentielles à la bonne compréhension de la production textuelle dans le sens où chacune d’entre elles implique des variations quant aux choix linguistiques des individus (Berman, 1999a, 1999b ; Berman, 2000 ; Berman et Katzenberger, 2004 ; Cahana-Amitay et Katzenberger, 2000 ; Gayraud, 2000 ; Gayraud et al., 1999, 2001 ; Jisa, 2000a, 2000b, 2000c, 2004 ; Jisa et al., 2002 ; Jisa et Viguié, 2005 ; Johansson, 1999 ; Katzenberger, 1999, 2004 ; Ravid et al., 2002 ; Tolchinsky et al., 1999 ; Zamora et Kriz, 2000).

La modalité et le type de texte, qui sont deux facteurs intra-individuels de notre étude, sont liés aux dimensions du registre (Ravid et Tolchinsky, 2002). Selon les définitions, nous pouvons aisément penser à une échelle de registre quant aux différents types de textes produits. Ainsi, le type de texte narratif oral se caractériserait par un registre moins académique que le texte expositif écrit (Ravid et Berman, sous presse). Le texte expositif écrit est le type de texte mettant le plus en jeu les habilités linguistiques de haut niveau (Ravid et Berman, sous presse).

Cet aspect académique de la production s’exprime, par exemple, par l’utilisation massive de lexique (Blanche-Benveniste, 1990, 1995), par la présence de subordonnées non finies (Jisa, 2004) ou encore par la production de SNL lourds (constitués de plus d’un item lexical) (Ravid, 2000 ; Ravid et Berman, sous presse ; Ravid et al., 2002). Ces formes sont donc davantage retrouvées dans les productions expositives écrites.

Nous pouvons alors parler d’interface entre ces deux aspects du contexte, représenté par la Figure 10 (Berman et Ravid, 2009).

Figure 10 : L’expression linguistique à travers l’interface entre la modalité et le type de texte (Berman et Ravid, 2009:106)

Cette figure présente la hiérarchie linguistique pouvant exister entre ces différents types de textes. Les productions narratives orales et expositives écrites en constituent les deux extrêmes, les deux autres types apparaissant comme des textes intermédiaires.