Selon Cortesão et Stoer (2002), les mécanismes qui interfèrent dans les systèmes éducatifs et qui ont une origine dans les processus de globalisation sont les suivants :
Ces auteurs considèrent aussi que l’origine des politiques éducatives ne peut être trouvée dans un État-nation spécifique car celles-ci sont initiées à partir de l’intervention d’organismes internationaux.
Ces organismes prêtent de l’argent aux pays qui en ont besoin et en contrepartie stipulent dans les accords une liste de prescriptions à respecter en échange du prêt.
Autre aspect sur lequel ils attirent l’attention, est la question de la transnationalisation des politiques éducatives, c’est à dire que cela signifie l’encadrement de ces politiques dans une société mondiale. De même que sur le processus de mercantilisation de l’éducation qui a à voir avec les changements qui sont en train de se produire autour de la relation État x Marché dans le domaine éducatif, peu à peu le marché vient assumer un rôle important dans le mécanisme de régulation. Les questions universelles de l’éducation qui étaient la suprématie du champ de l’éducation, sont maintenant mises en relation avec les problématiques actuelles de la société, car elles sont de l’intérêt de toute l’humanité et ont à voir avec la possibilité de l’existence de la cité éducative.
Dans le tableau ci-dessous, nous présentons un résumé de quelques aspects que nous avons systématisés autour de la question de la transnationalisation dans le champ éducatif qui fut discutée par Cortesão et Stoer (2002). Dans celui-ci, sont présentées les principales thématiques dites universelles et les aires de controverses.
Modes de production de la globalisation | Questions universelles | Transnationalisation des Politiques Éducatives | Mercantilisation de l’éducation |
Principales aires de controverse | 1. Education et Droits de l’Homme 2. La dimension européenne de l’Education. 3. L’éducation inter-multiculturelle critique. 4. Écologie et éducation à l’environnement, éducation tout au long de la vie. |
1. Offres au travers des projets et des experts des curricula décontextualisés, éducation pour la modernisation et l’acculturation. 2. Adaptation des pratiques homogènes d’évaluation à tous les groupes incluant les groupes minoritaires, les curricula alternatifs, les mesures de concurrence dans le système, les écoles efficaces. |
|
Agences transnationales | 1. Mouvement d’éducation pour la paix. 2. Union Européenne 3. Éducation inter-multiculturelle comme mouvement social. 4. Conselho da Europa 5. UNESCO et ONG |
Organismes gouvernementaux et non gouvernementaux coopération; Internet | 1. Ministère de l’Éducation; Banque Mondiale. 2. FMI; Union Européenne |
Effets normatifs et institutionnels? | 1. Éducation pour la paix. 2. L’énigme de l’éducation et culture européenne. 3. Mouvements et campagnes internationales ; diversité en éducation comme ressource ; symétrie dans la communication interculturelle. 4. Missions et projets de l’UNESCO et des ONG; Crise du modèle d’école et de sa décentralisation |
1. Réformes éducatives; réglementation des systèmes éducatifs; implémentation des projets par des entreprises priées de coopération. 2. Marché éducatif; écoles de masse subverti(es) par la massification de l’enseignement. |
|
Effet dominant potentiel | Cité éducative | Éducation pour la société performative (de la performance/ sociedade performativa) | Privatisation de l’Éducation. |
Le phénomène de la globalisation présente des dimensions économiques, sociales, politiques, culturelles, religieuses et juridiques avec des faces variées en interrelation et de forme complexe, car, en même temps, dans ce qui se présente comme potentiel de développement et d’accès accentue aussi l’augmentation des inégalités entre pays riches et pays pauvres et/ou de manière interne, entre les États plus ou moins développés.
Santos (2002) comprend que la globalisation est, de fait, un ensemble de différentes relations sociales, qui donnent origine à différents phénomènes de globalisation. La nouvelle division internationale du travail, conjuguée avec la nouvelle économie « pro-marché », a apporté d’importantes transformations pour le système entre États, parmi lesquelles nous pouvons citer la forme politique du système mondial moderne, qui accomplissent, chaque fois plus, l’autonomie des États périphériques, à partir des orientations des États hégémoniques ou à travers des institutions internationales financières. Ces orientations conditionnent une activité forte des États en faveur de son propre affaiblissement, en configurant un nouvel ordre, résultat de la pression exercée sur les États basé sur le Consensus de Washington2. Dans ses termes, le modèle de développement orienté vers le marché est l’unique modèle compatible avec le nouveau régime global d’accumulation, étant, pour ceci, nécessaire d’imposer à l’échelle mondiale, des politiques d’ajustement structurel.
Froebel, Heinrichs et Kreye (cité par Santos 2002) se sont positionnés autour de l’émergence d’une nouvelle division internationale du travail3 fondée sur la globalisation de la production menée à terme par les entreprises multinationales. Les traits principaux de cette nouvelle économie mondiale sont :
Les implications de ces transformations qui s’effectuent à l’échelle mondiale, conduisent vers de nouvelles orientations pour les politiques économiques nationales qui impactent toutes les institutions, y compris l’école et ses systèmes de gestion.
Selon Santos (2002) les orientations des politiques mondiales peuvent être résumées dans les exigences suivantes :
Les effets de ces politiques ont des impacts majeurs sur les pays périphériques qui se soumettent le plus à l’ensemble des recettes néolibérales à cause des agences de financement, dès lors que ces pays sont à la recherche de renégociation de la dette externe qui se trouve réalisée au travers de réajustement structurel.
Hespanha (2002) parle sur les risques de la globalisation dans les sphères sociales, car les problèmes mondiaux en termes de distribution de richesses et de gains sont aggravés dans ce processus de changement. Ces changements politiques globaux atteignent toutes les sphères de la société en fragilisant les catégories qui, auparavant, paraissaient structurer les relations sociales en leur sein : nature, classes, familles, emploi, publique, privé, connaissance scientifique. Cependant il existe des confrontations significatives dans les discours sur la globalisation. D’une forme générale, celle-ci se présente selon trois dimensions :
La globalisation se caractérise par un phénomène de diffusion de certaines caractéristiques sociales et économiques sur toute la planète en offrant des possibilités d’accès aux informations et aux services avec une extrême rapidité et efficacité. Ces sociétés accentuent aussi les différences dans les secteurs plus défavorisés en exerçant une pression sur ceux-ci, ainsi que nous pouvons l’observer sur le cas des systèmes d’éducation.
Selon Malet (2005), la globalisation altère les principes et les perspectives des systèmes éducatifs nationaux au travers des réformes inscrites sur les agendas, ce qui a comme conséquence la convergence de phénomènes politiques publiques. Le désajustement croissant entre les demandes adressées aux enseignants et leurs possibilités réelles de les envisager constitue les noyaux centraux des problématiques éducationnelles.
Consensus de Washington est un ensemble de mesures formulé en novembre 1989 par des économistes des institutions financières basées à Washington, tels que le FMI ou la Banque Mondiale. Il vise à promouvoir l’ajustement macroéconomique des pays en développement qui passaient par des difficultés.
Walton (1985) Cité par Santos (2002) rapporte trois formes successives de division internationale du travail, la dernière et actuelle se caractérisant par la globalisation de la production menée à terme par les multinationales. Une revue des différentes approches relatives aux nouvelles divisions internationales du travail peut être trouvée chez Jenkins (1984) cité par Santos (2002)